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J. B. Pontalis
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Quand il nous arrive de dire « C'était mieux avant », sommes-nous des passéistes en proie à la nostalgie d'une enfance lointaine, d'une jeunesse révolue, d'une époque antérieure à la nôtre où nous avons l'illusion qu'il faisait bon vivre ? A moins que cet avant ne soit un hors-temps échappant à toute chronologie.
Je me refuse à découper le temps. Nous avons, j'ai tous les âges. J.-B. P. En une succession de courts chapitres, J.-B. Pontalis passe en revue la mémoire sous toutes ses formes, de son contenu - comparé à un sac où l'on plongerait pour en ressortir de l'indispensable ou du futile, du nécessaire ou du superflu - aux souvenirs d'enfance, de son contraire, l'indispensable oubli - la mémoire absolue serait invivable - à une réflexion sur l' « après », cette maladie de l'anticipation qui nous empêche si souvent de vivre pleinement le présent.
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Ce livre fait écho à En marge des jours paru en 2002.
Comme lui il est composé de fragments. comme lui il a trouvé son point de départ dans de brèves notes que j'inscris parfois dans mes "Cahiers privés". Mais ici sont évoqués ce que Victor Hugo dans Choses rues appelait des "événements de la nuit" : des rêves qui redonnent vie aux amis disparus. des rencontres qui, même si elles ont lieu le jour, ont quelque chose d'insolite. des moments d'inquiétante étrangeté où notre identité vacille.
Ou encore ceux où l'on se demande : " Qu'est-ce que je fais là ? La présence de la mort à venir va de pair avec l'attrait pour la vie. avec l'inlassable curiosité qui anime l'enfant avide d'explorer ce qui l'entoure. A cet enfant je donne un nom : Alice.
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Le laboratoire central
J.-B. Pontalis
- Editions de l'olivier
- Penser/rever
- 11 Octobre 2012
- 9782823600285
Le Laboratoire central réunit neuf entretiens et exposés de J.-B. Pontalis entre 1970 et 2012, dont certains inédits, en réponse des questionnements sur les rapports de la psychanalyse et de la littérature (" De l'inscrit à l'écrit ", entretien avec Pierre Bayard), mais aussi, en arrière-fond, explicitement parfois, sur le lien entre psychanalyse et politique (" Détournements ? ", entretien avec Marcel Gauchet). Ce titre - Le Laboratoire central - est en hommage à Max Jacob, que l'auteur a connu avant son internement en camp. Le " laboratoire central " est l'entretien que le psychanalyste a avec ses patients, avec ses collègues et avec lui-même, où il fait travailler ce à quoi il tient et croit, centralement, tout en cherchant à se mettre en difficulté, à " penser contre soi ". Avec ces échanges loyaux où il ne craint pas d'épouser les vues adverses, avec les visées inattendues et fortes qu'il prête à l'autre, avec le dérangement en lui-même d'une pensée autre, J.-B. Pontalis sait mettre cent fois sur le " métier " l'ouvrage d'une réflexion qui a traversé le dernier demi-siècle, continue d'être centrale, et n'a cessé de compter bien au-delà du cercle des psychanalystes.