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Littérature
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Défaire la police
Elsa Dorlin, Serge Quadruppani, Jérôme Baschet, Matsuda, Guy Lerouge
- Divergences
- 24 Septembre 2021
- 9791097088408
« Faut-il en finir avec la police ? » La question se pose avec une nouvelle intensité depuis le mouvement mondial déclenché par la mort de George Floyd aux États-Unis.
Alors que les violences policières sont de plus en plus visibles, l'image du gardien de la paix et l'idée que la police serait un service public tendent à s'effriter. Il est maintenant entendu que l'institution policière est la garante d'un certain ordre, d'un certain régime de domination. Dans le contexte de défiance et de surenchère qui est le nôtre, il paraît moins pertinent de réfléchir à une énième réforme que de se demander comment résoudre nos conflits sans elle, comment la neutraliser, la priver de sa légitimité et de ses moyens.
Défaire la police examine ces questions épineuses à partir des expériences, des problèmes et des débats qu'elles ont suscités avec des contributions d'Elsa Dorlin, Jérôme Baschet, Serge Quadruppani, le Collectif Matsuda, Irene et Guy Lerouge.
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Je t'ai donne des yeux et tu as regarde les tenebres
Sola Irene
- Seuil
- Cadre Vert
- 19 Août 2024
- 9782021553550
Entre les falaises des montagnes catalanes, se cache le mas Clavell. Dans cette maison reculée, à l'aube, une femme âgée, exagérément âgée, entame son dernier jour. Et toutes les femmes nées et mortes entre ces murs sont là pour la veiller. Joyeuses, elles préparent une fête en l'honneur de celle qui au soir viendra les rejoindre. Cette seule journée contient dès lors quatre siècles de souvenirs. Ceux de Joana, qui voulait un mari. Ceux de Bernadeta, dont les yeux voient ce qu'ils ne devraient pas. Ceux d'Àngela, qui n'a jamais mal. Ceux de Margarida, qui au lieu d'un coeur entier a un coeur aux trois quarts, plein de rage. Ou ceux de Blanca, née sans langue, la bouche comme un nid vide, qui se contente d'observer. Ou d'autres encore.Après Je chante et la montagne danse, Irene Solà signe un roman vivant et drôle, peuplé de légendes et profondément poétique. De sa prose puissante et musicale, elle célèbre la lumière et les ténèbres, la vie et la mort, la mémoire et l'oubli.Traduit du catalan par Edmond RaillardIrene Solà est une écrivaine, poétesse et artiste née en 1990 en Catalogne. Je chante et la montagne danse a obtenu quatre prix littéraires, dont le prix de Littérature de l'Union européenne en 2020, et a été traduit en vingt-sept langues. Je t'ai donné des yeux et tu as regardé les ténèbres a reçu le prix Finestres 2023 de littérature en catalan.
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Écrit dans le feu de l'Histoire, Suite française dépeint presque en direct l'exode de juin 1940, qui brassa dans un désordre tragique des familles françaises de toute sorte, des plus huppées aux plus modestes. Avec bonheur, Irène Némirovsky traque les innombrables petites lâchetés et les fragiles élans de solidarité d'une population en déroute. Cocottes larguées par leur amant, grands bourgeois dégoûtés par la populace, blessés abandonnés dans des fermes engorgent les routes de France bombardées au hasard... Peu à peu l'ennemi prend possession d'un pays inerte et apeuré. Comme tant d'autres, le village de Bussy est alors contraint d'accueillir des troupes allemandes. Exacerbées par la présence de l'occupant, les tensions sociales et les frustrations des habitants se réveillent... Roman bouleversant, intimiste, implacable, dévoilant avec une extraordinaire lucidité l'âme de chaque Français pendant l'Occupation, enrichi de notes et de la correspondance d'Irène Némirovsky, Suite française ressuscite d'une plume brillante et intuitive un pan à vif de notre mémoire.
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Un ouvrage poétique sur la puissance de la nature dans les paysages grandioses des Pyrénées catalanes, entre légende et réalité.
Dans un village perché en haut des Pyrénées catalanes, la mémoire des drames familiaux, des persécutions et des exécutions de la guerre civile est encore vive. Mais rien, jamais, ne vient altérer la profonde beauté du paysage, terre propice à l'imagination, à la poésie, aux histoires transmises de génération en génération. Dans ce lieu hors du temps où la nature est reine, amitiés, mariages, deuils, naissances s'entrelacent au fil des saisons. -
Il faut que tout change pour que rien ne change.
C'est ce qu'Irene Vallejo, dans ces brèves chroniques, pointe avec son savoir de philologue, sa plume sans pareille et son ironie aimable.
Convoquant voix et mythes du passé, elle décrypte en virtuose notre époque : clientélisme, exhibitionnisme des réseaux sociaux, oisiveté, indignés, impunité, fragile démocratie, expérience du chagrin ou autres idées contagieuses, sans oublier les ingrédients du bonheur.
Elle questionne les tristesses et les espoirs qui peuplent notre quotidien, avec sa générosité et son désir de comprendre, et nous fait entrevoir cette permanence des choses comme des êtres qui engage notre avenir : les idées changent de peau pour continuer de palpiter : c'est l'art d'unir des univers, une tâche accomplie en coulisses, dans la pénombre.
La proximité des êtres humains, au-delà du temps qui passe, voilà ce à quoi ces instantanés situés mais intemporels nous invitent à réfléchir. La Bruyère appelait cela des Caractères. Irene Vallejo leur donne le nom d'Étincelles : il est, encore et toujours, nécessaire de souffler sur la flamme pour bien distinguer la misère et la grandeur du genre humain. -
Un jour d'août 1853, une goélette jette l'ancre dans un port californien. Son capitaine a réussi l'impensable : capturer la « Femme Solitaire », ultime représentante d'un peuple immémorial, abandonnée dix-huit ans plus tôt sur une île sauvage. Elle parle une langue énigmatique et irradie une joie extraordinaire.
Pris par sa grâce, le Dr Shaw, nouveau venu dans une ville déchirée, n'aura de cesse de la comprendre et d'élucider son histoire. Qui était la « Femme Solitaire » ?
L'oeuvre d'Irène Frain est riche d'une trentaine de romans et biographies salués par la critique et le public pour leur souffle narratif et leur documentation sans faille. Sorti de rien, Marie Curie prend un amant, La Fille à histoires ainsi qu'Un crime sans importance (prix Interallié, 2020) sont disponibles chez Points. -
Une femme seule, chez elle et en plein jour, est agressée par un inconnu - peut-être un serial killer. Après ce drame qui a coûté la vie à sa soeur, Irène Frain reconstitue l'envers d'une banlieue ordinaire. Pour conjurer le silence de sa famille, mais aussi réparer ce que la justice a ignoré. Un crime sans importance est un récit taillé comme du cristal, qui mêle l'intime et le social dans des pages tour à tour éblouissantes, drôles ou poignantes.
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Par l'entremise de micro-scènes, Passer l'été nous précipite au coeur d'un été caniculaire, alors que la sécheresse et les feux de forêts font rage. Au-delà du cadre qu'offre le jardin d'une maison familiale où l'on subit, dans l'impuissance et le repli, la brûlure de cette chaleur écrasante, c'est à un mouvement à l'oeuvre beaucoup plus vaste que l'on assiste, page après page, avec les mutations profondes et inquiétantes de notre environnement.
Du personnel au social, de l'intime à l'universel, Passer l'été est un texte pressant, dans lequel il n'est question ni d'imaginaire, ni de lyrisme ou d'onirisme, mais plutôt de la force du réel meurtri, par le prisme d'une poésie du dicible, quasi documentaire, à la fois poignante et percutante, pour ce qu'elle laisse entrevoir comme avenir proche.
À l'écoute du vivant, Irène Gayraud emploie le pronom « on », à la fois personnel et impersonnel, individuel et collectif, comme dans un récit-choral qui engloberait chacun·e d'entre nous, mais également, et surtout, les mondes animal et végétal parmi lesquels nous nous trouvons.
Écopoétique, au ton direct, parfois empreint d'une forme d'ironie, il se dégage de Passer l'été, au-delà de la beauté des fins tragiques, un sens critique affûté doublé d'une douloureuse lucidité. -
La soeur de la narratrice, née pendant la guerre, a disparu selon les dires de son père, rescapé de la Shoah. Qu'est-elle devenue ? Disparue à jamais ?
La narratrice se laisse peu à peu envahir par le dibbouk de cette soeur, cette âme d'un mort qui s'incarne dans le corps d'un vivant. Elle n'a de cesse, dès lors, de se lancer à la recherche de Mariette. -
Les naufragés de l'île Tromelin
Irène Frain
- J'ai Lu
- Les Grands Romans J'ai Lu
- 4 Novembre 2020
- 9782290233351
L'île est le sommet émergé d'un vieux volcan sous-marin. Il s'est éteint il y a des millénaires. La lave a bouché l'orifice de sa cheminée. Comme il se trouvait à fleur d'eau, les coraux l'ont vite colonisé.En 1761, un navire français transportant une cargaison clandestine d'esclaves s'échoue sur une île perdue de l'océan Indien. Blancs et Noirs devront cohabiter pour survivre jusqu'au départ, sur un bateau de fortune, de l'équipage blanc, jurant de revenir. Quinze ans plus tard, il ne reste que huit survivants. Que s'est-il passé sur l'île ? Pourquoi la France les a-t-elle abandonnés ? Comment cet épisode a-t-il ébranlé les consciences au point de déclencher le combat des Lumières pour l'abolition de l'esclavage ?Ce livre est fondé sur des faits réels historiques mis à jour par Max Guérout.
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« Un rêve de livre vous habite et vous suit partout, mais il vit sa vie et vous la vôtre. Un jour vous le tenez, le suivant, il n'est plus là. Cette folie, d'avoir voulu défier la réalité avec pour toute arme une pauvre épée de papier ! ».
Attentive aux questions de ses lecteurs, Irène Frain réfléchit sur sa pratique depuis des années. En animant des ateliers d'écriture, elle a découvert qu'elle ne pouvait pas donner de conseils aux apprentis écrivains sans leur apprendre comment apprivoiser les peurs qui précèdent nécessairement tout acte créatif.
À leurs blocages, les manuels de « trucs et ficelles » ne répondent pas, alors qu'il est des chemins pour retrouver la créativité spontanée et l'imagination qui nous habitaient pendant notre enfance.
Plutôt que de livrer de mythiques « secrets d'écriture », Irène Frain a préféré partager son expérience au fil de récits où elle se remémore la naissance de son propre désir d'écrire. Elle illustre son propos d'exemples concrets et de références littéraires universelles. D'où un livre au ton unique, drôle, incisif, accessible, qui invite tous ceux qui aiment lire à vivre enfin l'inégalable aventure de l'écriture. -
Voyages en kaléidoscope paraît en 1919, dans le bouillonnement des avant-gardes de l'entre-deux-guerres.
On y découvre Joël Joze : déchiré entre deux femmes, Grace et Vera, il est l'inventeur d'un kaléidoscope spécial, mystérieux appareil offrant l'accès au « SENS CACHÉ de toutes choses».
De ce fait, c'est un livre double : collage surréaliste de vers libres et d'échanges épistolaires, drame amoureux dynamité à coups d'expérimentations cubistes et dada.
C'est aussi un roman à clefs, véritable traité hermétique gardant dans ses profondeurs, à portée du lecteur initié, les trésors des traditions alchimiques et kabbalistiques les plus secrètes.
Roman loué par Aragon, l'alchimiste Fulcanelli et ses disciples, on raconte qu'on faillit le détruire dans les flammes pour en dissimuler les secrets. -
«Anne, brusquement, crie : - Mais laissez-moi, pourquoi est-ce que vous me tourmentez ? Qu'est-ce que j'ai fait de mal ? Vous m'avez abandonnée toute ma vie... Quand on a un enfant, on le garde, on l'élève... Éliane hausse tristement les épaules. - Vous n'aviez qu'à travailler, et, alors, je vous aurais aimée et respectée... Mais maintenant, ce serait trop commode... Laissez-moi faire ma vie comme je veux, vous entendez ?...» Dans ce récit cruel - conçu pour le grand écran -, Irène Némirovsky traite d'une plume cinématographique l'un de ses thèmes les plus récurrents : le rapport mère-fille.
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Irène Némirovsky, morte à Auschwitz en 1942, est l'auteur d'une oeuvre étonnante qui fait d'elle un des plus grands écrivains de l'entre-deux-guerres. À la croisée des cultures juive, française et slave, cette romancière ne cesse de surprendre par sa modernité. Comme la plupart de ses romans, Les Chiens et les Loups (1940) n'est pas étranger à son histoire personnelle. La douleur de l'exil (issue de la haute bourgeoisie, Irène Némirovsky fuit Kiev et la révolution d'Octobre avec sa famille avant de trouver refuge en France), le poids de la société et la fatalité du destin sont au centre de ce roman qui évoque l'amour insensé de deux jeunes gens, Ada, une artiste révoltée, et Harry, un riche banquier, les deux facettes d'une même personne. Tragiquement attirés l'un vers l'autre, rien ne peut les réunir, si ce n'est le sentiment de leur propre perte. Empreint de mélancolie, Les Chiens et les Loups est un texte bouleversant sur l'enfance et l'innocence perdues, un chef-d'oeuvre de la littérature, à découvrir ou à redécouvrir.
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« Rien n'est plus amer que de voir de surhumains efforts donner si peu de bonheur. Il ne reste qu'une consolation possible : se dire qu'il n'y a pas de bonheur. »
Paru pour la première fois en 1938, ce roman aux ressorts stendhaliens raconte l'ascension sociale puis la chute d'un jeune ambitieux, Jean-Luc Daguerne, dont l'amour pour sa belle le mènera à sa perte. Sur cette trame éprouvée, Irène Némirovsky fait danser les mots avec humour et se joue brillamment des passions humaines et des cruautés du sort. Mais cette Proie doit pourtant beaucoup aux années 1930, à leur énergie tragique, à tous leurs espoirs brisés. C'est cette course folle vers le gouffre qui en fait sa modernité.
On redécouvre avec plaisir l'oeuvre d'Irène Némirovsky depuis la publication posthume de Suite française en 2004. Romancière très en vue du Paris des années 1930, Irène Némirovsky, née à Kiev en 1903, morte à Auschwitz, a été arrêtée le 13 juillet 1942 par la police française.
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En 1954, à l'occasion des 20 ans de la mort de Marie Curie, la revue Europe commande à sa fille Irène un article - resté confidentiel et jamais réédité jusqu'à aujourd'hui - dans lequel elle livre « souvenirs et impressions » sur sa mère.
Irène y aborde l'enseignement dont elle a bénéficié et qu'elle caractérise d'« un peu désordonné », l'importance qu'elle et sa mère accordent à la pratique des exercices physiques, aux excursions en montagne ou à la mer, à tout type de loisirs actifs. L'une et l'autre aiment la nature et la poésie, à laquelle son grand-père a initié Irène et que Marie avait acquis dans sa jeunesse.
Les années 1914-1918 sont un tournant majeur dans la vie de Marie Curie. Elle équipe des voitures radiologiques et forme des groupes d'infirmières à la pratique des appareils à rayons X. Irène, s'implique très tôt, à 17 ans, dans le travail entrepris par sa mère dont elle devient, avec le même caractère calme et réfléchi que son père, une collaboratrice privilégiée. Elle aura bientôt une place reconnue à l'Institut du Radium où elle entreprend ses propres recherches et rencontre Frédéric Joliot. Leurs travaux communs les mèneront jusqu'au Prix Nobel de chimie en 1935. Une découverte qui complète si bien celle de Pierre et Marie Curie.
Irène aborde enfin la personnalité de Marie, ses opinions religieuses et politiques. Leurs idées se rencontrent sur la science, le plaisir de la découverte, l'horreur de la guerre qu'elles ont vue de près. Mais, contrairement à sa fille, Marie a peu exprimé, en dehors de sa famille, ses opinions sur les injustices sociales, le gâchage des ressources naturelles ou les crédits militaires.
Un témoignage unique sur une fille et sa mère qui ont toutes les deux marqué l'histoire.
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Mon histoire avec ma mère est une histoire d'amour. Un amour à sens unique, le mien pour elle. Dès ma naissance, elle m'avait rejetée. Je m'inventais des mères de papier dans le silence du grenier. J'étais douée pour la survie. Elle avait un don inouï pour raconter, je suis devenue sa plus fervente écouteuse. Notre histoire est aussi celle de ma guerre pour conquérir son coeur. Et j'ai pu écrire ma vie.
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Les lettres d'un grand écrivain racontent une vie qui s'écrit en parallèle de son oeuvre. Celles d'Irène Némirovsky esquissent d'abord le portrait d'une jeune fille passionnée qui découvre l'ivresse des premiers flirts et la joie des études à la Sorbonne. Puis se dessine un portrait plus affirmé, celui d'une femme brillante, soucieuse et déterminée, qui deviendra la romancière accomplie du Bal et de David Golder. Ce sont ses échanges avec son «cher Maître», Gaston Chérau, avec ses éditeurs aussi, parmi les plus grands, Bernard Grasset, André Sabatier, Albin Michel, ou encore avec les auteurs de son temps - Henry Bernstein, Jacques-Émile Blanche, Henri de Régnier, Gabriel Marcel, Jacques Chardonne.Il y est question d'écriture, bien sûr, de livres, de cinéma, mais aussi des petits riens du quotidien. À partir de 1938, le ton se fait moins léger, jusqu'en juillet 1942 où la correspondance s'interrompt brusquement suite à l'arrestation tragique d'Irène Némirovsky. Ce sont alors les proches, amis, éditeurs, admirateurs qui prennent la plume, cherchant désespérément à la sauver et à faire vivre ses textes.
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Qu'est-ce qui peut attirer la belle et sage Thérèse vers Bernard, ce rebelle un peu voyou, qui s'engage à dix-huit ans dès que la guerre éclate
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Fin 1923, sur la foi du récit d'un espion britannique et de vieux textes chinois, un Américain, Joseph Rock, se lance à la recherche d'une montagne plus haute que l'Everest. Il espère y dénicher, au passage, une étrange tribu matriarcale: le Royaume des Femmes. Entre Chine et Tibet, assure-t-il, vivraient les ultimes descendantes des Amazones...
Depuis sa Vienne natale, ce jeune séducteur a déjà bien roulé sa bosse. Autodidacte surdoué et fieffé filou, il s'est introduit à Harvard grâce à un faux diplôme de botaniste et ambitionne de devenir le journaliste vedette du National Geographic. Avec le même brio, il convainc patrons de presse et savants austères de financer sa folle expédition...
Après une longue enquête, Irène Frain ressuscite ici le parcours de Joseph Rock, cet explorateur génial, ce personnage attachant et cocasse, qui finit par mettre au jour une culture immémoriale, et même une écriture inconnue. -
Yves Harteloup est un rejeton déclassé de la grande bourgeoisie, meurtri par la guerre. En vacances sur la côte basque, il retrouve les matins radieux de son enfance et s'éprend de Denise, une femme mariée qui appartient à son milieu d'autrefois. Très vite, Denise l'aime et ne vit que pour lui. Mais à mesure que son amant se révèle mélancolique et fuyant, elle accepte, comme un passe-temps, la compagnie d'un autre homme et perd définitivement celui qu'elle aime. La perte de l'innocence et le goût amer du bonheur dans le Paris des années folles. Le premier roman, jamais réédité, d'Irène Némirovsky, qui n'avait que vingt-trois ans à sa publication, en 1926.
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Voici, contée le plus simplement du monde, à la troisième personne, l'histoire d'une femme de cinquante ans. Prise dans l'ordinaire du mariage et du quotidien, elle irait à petits pas résignés vers la vieillesse et la mort si, un jour, elle ne commençait à découvrir la dépossession de soi. Elle a beau, dès lors, arrêter les montres, casser les miroirs, se réfugier à l'hôtel, s'enfermer dans l'hébétude ou la maladie, elle est conduite, avec une violence feutrée mais inexorable, à voir ses souvenirs se dissoudre avec les certitudes. Mais cette femme-là ne périra pas. Le retour vers la lumière commence pour elle, quand la fin des choses est en vue. Tissé d'un fil clair, d'une écriture sans fioriture, efficace, par économie, ce court roman laisse dans la mémoire la trace lumineuse et sans doute indélébile d'une intime clairvoyance.
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« Je donnerais tous les jours qui me restent à vivre, pour retrouver, rien qu'une seconde, cette joie entière, ce sentiment d'harmonie que je connaissais dans la maison sans homme, où j'avais appris à vivre. » I.S.
Aux premières pages d'un livre de vie, le souvenir des bonheurs premiers, simples, évidents comme la jouissance, réels comme ces parfums de glycine, de phlox, de seringas, de roses pourpres, dans la chaude torpeur de l'été, dans la fraîcheur des chambres aux volets clos, « miroitantes, enrichies d'un fouillis de bibelots », bonheurs rêvés peut-être et toujours déjà-là.
Trois femmes, « cotonnade, tulle, voile, blanches, lilas, vert pâle, rose pâle, et des chapeaux de paille rousse, qui battent au-dessus de leurs yeux comme des ailes », et trois petites filles, Emma, Anna et Virginia, et je narratrice « regardent leurs mères ». Le temps a passé, dorant les couleurs douces de ce bonheur, aujourd'hui perdu, et les petites filles devenues femmes à leur tour se souviennent.
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S'inaugurant comme un classique roman d'amour à Venise : un voyage de noces, la passion des corps, la découverte des lieux, le quatrième roman d'Irène Schavelzon nous conduit de couloir en couloir, de la maison jusqu'à la pièce, de la pièce jusqu'au réduit. Dédales, extérieurs ou organiques, pour échapper à cette annexion réciproque, à cette dépendance possessive.
Seuls viennent troubler cette ordonnance macabre les souvenirs vivants de la première maison - décrite dans les précédents livres - maison de l'enfance, heureuse. Juchée sur le mur d'enceinte, la petite fille n'est alors ni dedans, ni dehors.
Mais rien - et pas même ces images récurrentes - ne pourra freiner cet inéluctable processus de réclusion forcée, infime, externe-interne. Les mots sont recueillis, empilés, entassés jusqu'au moment final du rejet, de la destruction - de l'autre et de soi - de la déjection.