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Irene
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Défaire la police
Elsa Dorlin, Serge Quadruppani, Jérôme Baschet, Matsuda, Guy Lerouge
- Divergences
- 24 Septembre 2021
- 9791097088408
« Faut-il en finir avec la police ? » La question se pose avec une nouvelle intensité depuis le mouvement mondial déclenché par la mort de George Floyd aux États-Unis.
Alors que les violences policières sont de plus en plus visibles, l'image du gardien de la paix et l'idée que la police serait un service public tendent à s'effriter. Il est maintenant entendu que l'institution policière est la garante d'un certain ordre, d'un certain régime de domination. Dans le contexte de défiance et de surenchère qui est le nôtre, il paraît moins pertinent de réfléchir à une énième réforme que de se demander comment résoudre nos conflits sans elle, comment la neutraliser, la priver de sa légitimité et de ses moyens.
Défaire la police examine ces questions épineuses à partir des expériences, des problèmes et des débats qu'elles ont suscités avec des contributions d'Elsa Dorlin, Jérôme Baschet, Serge Quadruppani, le Collectif Matsuda, Irene et Guy Lerouge.
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Hilaria : récits intimes pour un féminisme révolutionnaire
Irene
- Divergences
- 29 Avril 2022
- 9791097088491
Le féminisme n'a jamais cessé d'insister sur l'importance du récit intime. Croisant histoires familiales, théories politiques et faits historiques, Irene tire ici de la vie d'Hilaria, son aïeule, des armes pour outiller les mouvements féministes contemporains. Hilaria est une femme du prolétariat basque, veuve, qui élève seule ses enfants. Le tragique et le chaos de leur existence dans les années 1930 n'auront jamais raison de leur joie de vivre et de leur soif de construire un monde désirable. Ils sont une inspiration pour notre temps, où les fascismes sont à nouveau aux portes du pouvoir en Europe. Puisque la démocratisation d'un féminisme réformiste et libéral ne nous sera d'aucun secours, c'est au féminisme d'Hilaria qu'il importe de revenir, un féminisme populaire qui se dit tout à la fois anarchiste, antifasciste, anticapitaliste et anticarcéral.
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Je t'ai donne des yeux et tu as regarde les tenebres
Sola Irene
- Seuil
- Cadre Vert
- 19 Août 2024
- 9782021553550
Entre les falaises des montagnes catalanes, se cache le mas Clavell. Dans cette maison reculée, à l'aube, une femme âgée, exagérément âgée, entame son dernier jour. Et toutes les femmes nées et mortes entre ces murs sont là pour la veiller. Joyeuses, elles préparent une fête en l'honneur de celle qui au soir viendra les rejoindre. Cette seule journée contient dès lors quatre siècles de souvenirs. Ceux de Joana, qui voulait un mari. Ceux de Bernadeta, dont les yeux voient ce qu'ils ne devraient pas. Ceux d'Àngela, qui n'a jamais mal. Ceux de Margarida, qui au lieu d'un coeur entier a un coeur aux trois quarts, plein de rage. Ou ceux de Blanca, née sans langue, la bouche comme un nid vide, qui se contente d'observer. Ou d'autres encore.Après Je chante et la montagne danse, Irene Solà signe un roman vivant et drôle, peuplé de légendes et profondément poétique. De sa prose puissante et musicale, elle célèbre la lumière et les ténèbres, la vie et la mort, la mémoire et l'oubli.Traduit du catalan par Edmond RaillardIrene Solà est une écrivaine, poétesse et artiste née en 1990 en Catalogne. Je chante et la montagne danse a obtenu quatre prix littéraires, dont le prix de Littérature de l'Union européenne en 2020, et a été traduit en vingt-sept langues. Je t'ai donné des yeux et tu as regardé les ténèbres a reçu le prix Finestres 2023 de littérature en catalan.
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Dans un village perché en haut des Pyrénées, on conserve la mémoire des drames familiaux, des persécutions guidées par l'ignorance, des exécutions sommaires de la guerre civile. Mais rien, jamais, ne vient altérer la profonde beauté du lieu, terre propice à l'imagination, à la poésie, aux histoires transmises de génération en génération.
Chaque voix raconte : d'abord les nuages et l'éclair qui foudroya Domènec, le paysan poète. Puis Dolceta, qui ne peut s'empêcher de rire lorsqu'elle se rappelle avoir été pendue pour sorcellerie. Sió, qui dut s'occuper seule de ses deux enfants. Puis les trompettes de la mort qui annoncent l'immuabilité du cycle de la vie. Le chevreuil, l'ours, la femme amoureuse, l'homme blessé par balle, et les autres.
Dans ce lieu hors du temps, amitiés, mariages, deuils, naissances s'entrelacent au fil des saisons.
Ode à la puissance de la nature, Je chante et la montagne danse mêle les légendes et le folklore catalans aux histoires bien réelles de ceux qui habitent ce lieu protégé par ses montagnes. Aussi limpide que poétique, la langue d'Irene Solà est un doux murmure qui enveloppe, transporte et résonne longtemps. -
Il faut que tout change pour que rien ne change.
C'est ce qu'Irene Vallejo, dans ces brèves chroniques, pointe avec son savoir de philologue, sa plume sans pareille et son ironie aimable.
Convoquant voix et mythes du passé, elle décrypte en virtuose notre époque : clientélisme, exhibitionnisme des réseaux sociaux, oisiveté, indignés, impunité, fragile démocratie, expérience du chagrin ou autres idées contagieuses, sans oublier les ingrédients du bonheur.
Elle questionne les tristesses et les espoirs qui peuplent notre quotidien, avec sa générosité et son désir de comprendre, et nous fait entrevoir cette permanence des choses comme des êtres qui engage notre avenir : les idées changent de peau pour continuer de palpiter : c'est l'art d'unir des univers, une tâche accomplie en coulisses, dans la pénombre.
La proximité des êtres humains, au-delà du temps qui passe, voilà ce à quoi ces instantanés situés mais intemporels nous invitent à réfléchir. La Bruyère appelait cela des Caractères. Irene Vallejo leur donne le nom d'Étincelles : il est, encore et toujours, nécessaire de souffler sur la flamme pour bien distinguer la misère et la grandeur du genre humain. -
« Les faits. Le peu qu'on en a su pendant des mois. Ce qu'on a cru savoir. Les rumeurs, les récits. Sur ce meurtre, longtemps, l'unique certitude fut la météo. Ce samedi-là, il a fait beau. Dans les commerces et sur les parkings des hypermarchés, on pointait le ciel, on parlait d'été indien. Certains avaient ressorti leur bermuda et leurs tongs. Ils projetaient d'organiser des barbecues dans leur jardin.
L'agresseur, a-t-on assuré, s'est introduit dans la maison de l'impasse en plein jour. On ignore à quelle heure. Pour trancher, il faudrait disposer du rapport du policier qui a dirigé les investigations. Malheureusement, quatorze mois après les faits, il ne l'a toujours pas rendu ».
Face à l'opacité de ce fait divers qui l'a touchée de près - peut-être l'oeuvre d'un serial killer -, Irène Frain a reconstitué l'envers d'une ville de la banlieue ordinaire. Pour conjurer le silence de sa famille, mais aussi réparer ce que la justice a ignoré. Un crime sans importance est un récit taillé comme du cristal, qui mêle l'intime et le social dans des pages tour à tour éblouissantes, drôles ou poignantes.
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Par l'entremise de micro-scènes, Passer l'été nous précipite au coeur d'un été caniculaire, alors que la sécheresse et les feux de forêts font rage. Au-delà du cadre qu'offre le jardin d'une maison familiale où l'on subit, dans l'impuissance et le repli, la brûlure de cette chaleur écrasante, c'est à un mouvement à l'oeuvre beaucoup plus vaste que l'on assiste, page après page, avec les mutations profondes et inquiétantes de notre environnement.
Du personnel au social, de l'intime à l'universel, Passer l'été est un texte pressant, dans lequel il n'est question ni d'imaginaire, ni de lyrisme ou d'onirisme, mais plutôt de la force du réel meurtri, par le prisme d'une poésie du dicible, quasi documentaire, à la fois poignante et percutante, pour ce qu'elle laisse entrevoir comme avenir proche.
À l'écoute du vivant, Irène Gayraud emploie le pronom « on », à la fois personnel et impersonnel, individuel et collectif, comme dans un récit-choral qui engloberait chacun·e d'entre nous, mais également, et surtout, les mondes animal et végétal parmi lesquels nous nous trouvons.
Écopoétique, au ton direct, parfois empreint d'une forme d'ironie, il se dégage de Passer l'été, au-delà de la beauté des fins tragiques, un sens critique affûté doublé d'une douloureuse lucidité. -
« Un rêve de livre vous habite et vous suit partout, mais il vit sa vie et vous la vôtre. Un jour vous le tenez, le suivant, il n'est plus là. Cette folie, d'avoir voulu défier la réalité avec pour toute arme une pauvre épée de papier ! ».
Attentive aux questions de ses lecteurs, Irène Frain réfléchit sur sa pratique depuis des années. En animant des ateliers d'écriture, elle a découvert qu'elle ne pouvait pas donner de conseils aux apprentis écrivains sans leur apprendre comment apprivoiser les peurs qui précèdent nécessairement tout acte créatif.
À leurs blocages, les manuels de « trucs et ficelles » ne répondent pas, alors qu'il est des chemins pour retrouver la créativité spontanée et l'imagination qui nous habitaient pendant notre enfance.
Plutôt que de livrer de mythiques « secrets d'écriture », Irène Frain a préféré partager son expérience au fil de récits où elle se remémore la naissance de son propre désir d'écrire. Elle illustre son propos d'exemples concrets et de références littéraires universelles. D'où un livre au ton unique, drôle, incisif, accessible, qui invite tous ceux qui aiment lire à vivre enfin l'inégalable aventure de l'écriture. -
Voyages en kaléidoscope paraît en 1919, dans le bouillonnement des avant-gardes de l'entre-deux-guerres.
On y découvre Joël Joze : déchiré entre deux femmes, Grace et Vera, il est l'inventeur d'un kaléidoscope spécial, mystérieux appareil offrant l'accès au « SENS CACHÉ de toutes choses».
De ce fait, c'est un livre double : collage surréaliste de vers libres et d'échanges épistolaires, drame amoureux dynamité à coups d'expérimentations cubistes et dada.
C'est aussi un roman à clefs, véritable traité hermétique gardant dans ses profondeurs, à portée du lecteur initié, les trésors des traditions alchimiques et kabbalistiques les plus secrètes.
Roman loué par Aragon, l'alchimiste Fulcanelli et ses disciples, on raconte qu'on faillit le détruire dans les flammes pour en dissimuler les secrets. -
Le féminisme libertaire : Des apports pour une société radicalement féministe
Irène Pereira
- Le Cavalier Bleu
- Convergences
- 16 Mai 2024
- 9791031806754
Que peut apporter l'anarchisme au féminisme ? Le féminisme à l'anarchisme ? En posant cette double interrogation, le féminisme libertaire dévoile les angles morts de ces mouvements et permet d'approfondir leurs questionnements. Clairement distinct d'une acception purement libertarienne, il affirme l'existence de systèmes d'oppression et, en réponse, la possibilité d'une capacité auto-émancipatrice.
Véritable enquête philosophique que l'autrice confronte à des éléments historiques, cet ouvrage invite à penser une société radicalement féministe et anti-capitaliste, sans intervention de l'État et à la liberté individuelle étendue. Pour utopique qu'il paraisse, le féminisme libertaire peut nourrir les réflexions actuelles et infuser notre monde. -
En 1954, à l'occasion des 20 ans de la mort de Marie Curie, la revue Europe commande à sa fille Irène un article - resté confidentiel et jamais réédité jusqu'à aujourd'hui - dans lequel elle livre « souvenirs et impressions » sur sa mère.
Irène y aborde l'enseignement dont elle a bénéficié et qu'elle caractérise d'« un peu désordonné », l'importance qu'elle et sa mère accordent à la pratique des exercices physiques, aux excursions en montagne ou à la mer, à tout type de loisirs actifs. L'une et l'autre aiment la nature et la poésie, à laquelle son grand-père a initié Irène et que Marie avait acquis dans sa jeunesse.
Les années 1914-1918 sont un tournant majeur dans la vie de Marie Curie. Elle équipe des voitures radiologiques et forme des groupes d'infirmières à la pratique des appareils à rayons X. Irène, s'implique très tôt, à 17 ans, dans le travail entrepris par sa mère dont elle devient, avec le même caractère calme et réfléchi que son père, une collaboratrice privilégiée. Elle aura bientôt une place reconnue à l'Institut du Radium où elle entreprend ses propres recherches et rencontre Frédéric Joliot. Leurs travaux communs les mèneront jusqu'au Prix Nobel de chimie en 1935. Une découverte qui complète si bien celle de Pierre et Marie Curie.
Irène aborde enfin la personnalité de Marie, ses opinions religieuses et politiques. Leurs idées se rencontrent sur la science, le plaisir de la découverte, l'horreur de la guerre qu'elles ont vue de près. Mais, contrairement à sa fille, Marie a peu exprimé, en dehors de sa famille, ses opinions sur les injustices sociales, le gâchage des ressources naturelles ou les crédits militaires.
Un témoignage unique sur une fille et sa mère qui ont toutes les deux marqué l'histoire.
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Les lettres d'un grand écrivain racontent une vie qui s'écrit en parallèle de son oeuvre. Celles d'Irène Némirovsky esquissent d'abord le portrait d'une jeune fille passionnée qui découvre l'ivresse des premiers flirts et la joie des études à la Sorbonne. Puis se dessine un portrait plus affirmé, celui d'une femme brillante, soucieuse et déterminée, qui deviendra la romancière accomplie du Bal et de David Golder. Ce sont ses échanges avec son «cher Maître», Gaston Chérau, avec ses éditeurs aussi, parmi les plus grands, Bernard Grasset, André Sabatier, Albin Michel, ou encore avec les auteurs de son temps - Henry Bernstein, Jacques-Émile Blanche, Henri de Régnier, Gabriel Marcel, Jacques Chardonne.Il y est question d'écriture, bien sûr, de livres, de cinéma, mais aussi des petits riens du quotidien. À partir de 1938, le ton se fait moins léger, jusqu'en juillet 1942 où la correspondance s'interrompt brusquement suite à l'arrestation tragique d'Irène Némirovsky. Ce sont alors les proches, amis, éditeurs, admirateurs qui prennent la plume, cherchant désespérément à la sauver et à faire vivre ses textes.
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Guérisseuse : plantes et rituels pour éveiller sa puissance féminine
Emilie Vagner
- Albin Michel
- 13 Avril 2022
- 9782226465245
Tout savoir sur les plantes et rituels pour éveiller sa puissance féminine et sacrée.N'avez-vous jamais ressenti le besoin de renouer avec votre nature cyclique ? De faire alliance avec la nature et les saisons ?Dans cet ouvrage en trois parties, Émilie Vagner vous invite à :réveiller votre énergie vitale par un retour à cet espace sacré qu'est le corps : transmission des principes de la naturopathie, ancrage, stimulation de l'immunité... ;prendre soin de votre sphère psychique et de votre âme : initiation à la pleine présence, observation de soi, ouverture du coeur... ;explorer votre nature cyclique, des premières lunes à l'après-ménopause : reliance aux saisons, exploration des archétypes du féminin, connexion bienveillante à vos mouvements intérieurs...Ce cheminement ne saurait se faire sans les merveilleuses vibrations et propriétés régénérantes du monde végétal.Les nombreuses recettes et préparations à base de plantes (onctions, macérats, gélules...), les conseils pour réaliser les rituels (cueillette, bains sacrés, méditation olfactive...) et la partie dédiée aux plantes du féminin (alchémille, hamamélis, sauge officinale...) nous offrent toutes les clés nécessaires à l'éveil et l'éclosion de votre potentiel de guérisseuse.Un ouvrage richement illustré qui redonnera à toutes les femmes la magie guérisseuse dont elles sont les héritières.
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Mort d'une merveilleuse
Irène Delse
- Editions Du 81
- Romans Noirs Historiques
- 8 Septembre 2023
- 9782915543803
À l'hiver 1797, alors que la paix a mis fin à l'aventure de lacampagne d'Italie, le capitaine Antoine Dargent a l'intentionde profiter d'un congé à Paris bien mérité, quand il trébuchelittéralement sur le cadavre d'une mystérieuse jeune femme.Tâchant d'en savoir plus sur l'inconnue, il découvre peu àpeu un noeud d'intrigues royalistes dont les racines plongentdes années en arrière, pendant la captivité de la familleroyale au Temple. Il révèle ainsi au grand jour un secretinavouable, capable d'éclabousser les autorités de laRépublique aussi bien que le prétendant Louis XVIII dans sonexil. Mais avant de faire éclater la vérité, Antoine devrad'abord réussir à rester en vie, car l'assassin au poignardrôde toujours, anonyme dans la foule élégante de laCapitale, et il n'hésitera pas. Après Du sang sur les dunes , leCapitaine Dargent continue de déceler les mystèresmilitaires et politiques de son pays, en plein coeur de Paris.
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En 1973, de retour d'un voyage aux États-Unis où, émerveillée, elle a découvert le dynamisme et la vitalité du jeune Women's Lib, Françoise Collin crée la première revue féministe francophone, Les Cahiers du Grif. Elle entame ainsi son parcours féministe, qui dès les premiers pas l'écarte de la voie somme toute classique qui s'ouvrait devant elle: elle a déjà publié deux romans au Seuil et pensait entamer une carrière littéraire et philosophique... Dans ces entretiens recueillis par Irène Kaufer, elle retrace cet itinéraire vagabond et exigeant qui croise la pensée et l'agir, le privé et le politique, le personnel et le collectif, l'art et l'étude. Multiforme et surdouée, Françoise Collin vivait dans les marges mais pensait au coeur des questions qui ont marqué notre époque : du statut des femmes aux nouvelles technologies et jusqu'à l'interrogation critique des disciplines universitaires constituées, écrit Rosi Braidotti dans le texte qui ouvre cette nouvelle édition du Parcours féministe. Écrivaine, Françoise Collin (1928-2012) était romancière, poète, philosophe. Son écriture est déploiement de la pensée et de la sensibilité, et écrire rime pour elle avec agir. L'une des grandes introductrices de l'oeuvre de Hannah Arendt auprès du public de langue française, elle a fondé en 1973 la première revue féministe francophone, Les Cahiers du Grif.
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Yves Harteloup est un rejeton déclassé de la grande bourgeoisie, meurtri par la guerre. En vacances sur la côte basque, il retrouve les matins radieux de son enfance et s'éprend de Denise, une femme mariée qui appartient à son milieu d'autrefois. Très vite, Denise l'aime et ne vit que pour lui. Mais à mesure que son amant se révèle mélancolique et fuyant, elle accepte, comme un passe-temps, la compagnie d'un autre homme et perd définitivement celui qu'elle aime. La perte de l'innocence et le goût amer du bonheur dans le Paris des années folles. Le premier roman, jamais réédité, d'Irène Némirovsky, qui n'avait que vingt-trois ans à sa publication, en 1926.
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Voici, contée le plus simplement du monde, à la troisième personne, l'histoire d'une femme de cinquante ans. Prise dans l'ordinaire du mariage et du quotidien, elle irait à petits pas résignés vers la vieillesse et la mort si, un jour, elle ne commençait à découvrir la dépossession de soi. Elle a beau, dès lors, arrêter les montres, casser les miroirs, se réfugier à l'hôtel, s'enfermer dans l'hébétude ou la maladie, elle est conduite, avec une violence feutrée mais inexorable, à voir ses souvenirs se dissoudre avec les certitudes. Mais cette femme-là ne périra pas. Le retour vers la lumière commence pour elle, quand la fin des choses est en vue. Tissé d'un fil clair, d'une écriture sans fioriture, efficace, par économie, ce court roman laisse dans la mémoire la trace lumineuse et sans doute indélébile d'une intime clairvoyance.
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L'horreur fiscale, ce n'est pas seulement le taux d'imposition élevé qui touche les Français. C'est un système déréglé, incohérent, opaque et, qui plus est, injuste.
Irène Inchauspé et Sylvie Hattemer, journalistes économiques, ont mené l'enquête, épluché des rapports, rencontré des experts, soulevé les tapis, débusquant les idées reçues, les démonstrations biaisées, les fausses solutions. Et elles ont découvert que la préférence française pour l'impôt a abouti à une situation bien pire encore que ce que l'on pouvait imaginer. Classes moyennes, chefs d'entreprise, héritiers, retraités : personne n'échappe à la tonte généralisée. Et le pire, c'est que cette rafle fiscale ne sert à rien, puisque la dette continue à progresser.
Alors, oui, les Français sont en colère, et ils expriment leur ras-le-bol avec les armes à leur portée : les plus riches s'exilent, les grands groupes délocalisent une partie de leurs équipes dirigeantes, les patrons créent leur entreprise à l'étranger. Ceux qui restent manifestent dans les rues, et les autres se révoltent en silence, soit en travaillant moins, soit en basculant dans la fraude.
Il va falloir faire preuve de courage et d'imagination pour nous sortir de là. En étudiant non seulement les recettes utilisées par les pays qui s'en sont sortis, mais aussi ce qui s'est fait en France dans le passé, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, lorsqu'il s'agissait de reconstruire le pays. Rien ne nous empêche de monter sur des épaules de géants pour voir plus loin...Sylvie Hattemer a été grand reporter au Nouvel Économiste, puis à Challenges. Irène Inchauspé est journaliste à L'Opinion. Elle a notamment coécrit avec François de Closets L'Échéance (Fayard, 2011). -
« Je donnerais tous les jours qui me restent à vivre, pour retrouver, rien qu'une seconde, cette joie entière, ce sentiment d'harmonie que je connaissais dans la maison sans homme, où j'avais appris à vivre. » I.S.
Aux premières pages d'un livre de vie, le souvenir des bonheurs premiers, simples, évidents comme la jouissance, réels comme ces parfums de glycine, de phlox, de seringas, de roses pourpres, dans la chaude torpeur de l'été, dans la fraîcheur des chambres aux volets clos, « miroitantes, enrichies d'un fouillis de bibelots », bonheurs rêvés peut-être et toujours déjà-là.
Trois femmes, « cotonnade, tulle, voile, blanches, lilas, vert pâle, rose pâle, et des chapeaux de paille rousse, qui battent au-dessus de leurs yeux comme des ailes », et trois petites filles, Emma, Anna et Virginia, et je narratrice « regardent leurs mères ». Le temps a passé, dorant les couleurs douces de ce bonheur, aujourd'hui perdu, et les petites filles devenues femmes à leur tour se souviennent.
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S'inaugurant comme un classique roman d'amour à Venise : un voyage de noces, la passion des corps, la découverte des lieux, le quatrième roman d'Irène Schavelzon nous conduit de couloir en couloir, de la maison jusqu'à la pièce, de la pièce jusqu'au réduit. Dédales, extérieurs ou organiques, pour échapper à cette annexion réciproque, à cette dépendance possessive.
Seuls viennent troubler cette ordonnance macabre les souvenirs vivants de la première maison - décrite dans les précédents livres - maison de l'enfance, heureuse. Juchée sur le mur d'enceinte, la petite fille n'est alors ni dedans, ni dehors.
Mais rien - et pas même ces images récurrentes - ne pourra freiner cet inéluctable processus de réclusion forcée, infime, externe-interne. Les mots sont recueillis, empilés, entassés jusqu'au moment final du rejet, de la destruction - de l'autre et de soi - de la déjection.
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« Une femme ne sort pas de sa chambre.
Est-elle malade ?
S'est-elle, de sa propre volonté, isolée ?
Dans cet univers clos, le réel et l'imaginaire ne cessent de s'entrecroiser.
En ses rêves, elle se voit revivre la Passion du Christ.
Prise dans le vertige de son propre être et de tout ce qui l'entoure, menacée par la nuit, elle se recherche dans le passé le plus reculé et dans un présent où elle se sent étrangère.
L'écriture est pour elle l'arme de son combat. Et ce combat, c'est celui que livre la vie contre la mort. » I.S.
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Un texte de retour à l'enfance, renvoyant aux images, aux fantasmes du corps féminin. Les mots qui y circulent, s'y rencontrent, se trament comme une partition musicale. Les sons donnent à ce texte son rythme tournoyant, son souffle et ses silences.
Une enfant, petite fille multiple et errante arpente la maison - lieu à peine ceint de murs tant sont labyrinthiques les étages, les niveaux, les enfilades de salons... - à la recherche de LA CHAMBRE - pôle et espace de sa quête et de tous ses désirs. Parcours de l'amour, faits, refaits, défaits, silencieux, tout parfumés d'odeurs anciennes, traversés de ces silences de jardins surchauffés aux heures de midi.
Pas un instant elle ne se perd. LA CHAMBRE, proche et lointaine, est celle de la mère à laquelle s'adresse un texte-dans-le-texte, imprimé en capitales, et qui espace et rythme les errances de l'enfant.
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Qu'est-ce que la disctinction du sexe ?
Irène Théry
- Fabert
- Temps D'arret Lectures
- 14 Avril 2011
- 9782849221242
La controverse que suscite l'égalité de sexe témoigne de la confusion des idées à propos de la différence des sexes : port du voile islamique, prostitution, droits des couples homosexuels, mixité à l'école... les divergences qui nous traversent restent fortes.
Pour Irène Théry, l'enjeu majeur est le suivant : on l'oublie en général, mais nos conceptions du masculin et du féminin renvoient à nos conceptions de la personne. C'est vers la personne qu'il faut porter notre attention si nous voulons comprendre pourquoi le genre n'est pas un attribut des personnes, mais une modalité des relations sociales.
Renouant avec la tradition d'une anthropologie historique et comparative, l'auteur montre qu'un regard éloigné, permettant de nous voir nous-mêmes en perspective, apporte un vent frais à des polémiques confinées dans la répétition. Non, les grandes théories de la " domination masculine " qui réduisent les sociétés traditionnelles à une caricature d'humanité ne rendent pas justice aux femmes. Une autre analyse de la hiérarchie des sexes est indispensable pour comprendre notre passé et, aussi pour construire une parentalité contemporaine soucieuse d'allier de façon nouvelle, égalitaire, les valeurs du féminin et du masculin.
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La majorité de nos contemporains partagent, sur la famille, de nouvelles valeurs extrêmement fortes : l'égalité entre les parents et entre les enfants ; la filiation comme lien inconditionnel, fait pour durer toute la vie ; la responsabilité des générations, liant les vivants à ceux qui ne sont plus et à ceux qui ne sont pas encore ; le respect de l'histoire personnelle de l'enfant... Pourtant, en France, depuis quelques années, la famille est devenue un sujet de discorde politique. Dans ce livre, Irène Théry et Anne-Marie Leroyer, entourées de vingttrois experts, abordent avec sérénité ces questions complexes et proposent des réformes importantes du droit de la famille : sur la filiation en général, l'adoption, l'assistance médicale à la procréation, la gestation pour autrui, l'homoparentalité, l'accès aux origines ou encore les familles recomposées. Irène Théry est sociologue, spécialisée dans la sociologie du droit de la famille et de la vie privée. Directrice d'études à l'EHESS, elle a publié plusieurs ouvrages sur les mutations du droit de la famille, sur les familles recomposées et sur le masculin et le féminin, notamment La Distinction de sexe et Le Démariage. Anne-Marie Leroyer est professeure à l'École de droit de la Sorbonne (Paris-I-Panthéon-Sorbonne). Elle dirige le département de recherche sur la famille et le patrimoine de l'Institut juridique de recherche de la Sorbonne. Rapport remis à la ministre déléguée chargée de la Famille Membres du groupe de travail : Simone Bateman, Sylvain Bollée, Hubert Bosse-Platière, Fabienne Brugère, Laurence Brunet, Jérôme Courduriès, Geneviève Delaisi de Parseval, Caroline Eliacheff, Agnès Fine, Hugues Fulchiron, Marie Gaille, Martine Gross, Juliette Guibert, Agnès Martial, Jennifer Merchant, Pierre Murat, Israël Nisand, Enric Porqueres i Gené, Marianne Schulz, Jehanne Sosson, Alfred Spira, Sylvie Steinberg, Laurent Toulemon.