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George Sand
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Nouvelle édition en 1999
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Mariée, au sortir de l'adolescence, à un vieux colonel, antipathique et autoritaire, Indiana est contrainte à une routine d'outre-tombe. Tout la disposait pourtant à être sauvée par l'amour : Raymon, par qui elle se laisse séduire, possède la jeunesse et la fougue que n'a plus son mari. Indiana se trouve prise dans les turpitudes de la passion, car le désir du jeune homme se révèle bientôt un appétit plus redoutable que la brutalité de son mari repu. Oppressée dans son mariage, Indiana cherche une aventure : celle-ci achèvera de l'opprimer. «J'ai écrit Indiana avec le sentiment non raisonné, mais profond et légitime, de l'injustice et de la barbarie des lois qui régissent encore l'existence de la femme dans le mariage, dans la famille et dans la société.» Paru en 1832, Indiana fut lu comme un pamphlet contre le mariage, et lança la carrière littéraire de l'auteure. Sand y expose les libérations illusoires qui enferrent les femmes dans une vie dont elles n'ont pas la clef. Son récit inverse le trajet habituel du roman : pour pouvoir être aimée, l'héroïne devra d'abord se libérer.
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Le roman d'une femme amoureuse et libre, inspiré de la relation tumultueuse de Georges Sand avec Alfred de Musset.
« Je ne demande pas si votre amour serait pour moi le bonheur. Je sais seulement qu'il serait la vie, et que, bonne ou mauvaise, c'est cette vie-là ou la mort qu'il me faut. »
George Sand et Alfred de Musset vécurent ensemble une aventure passionnée. Réunis dans ce roman sous les traits de Thérèse, dévouée et angélique, et de Laurent, tourmenté et oisif, le couple se découvre, s'aime et se déchire. Du triomphe de la passion jusqu'à son triste déclin, la romancière raconte et examine toutes les phases d'une histoire d'amour, où la jalousie et la mort ne sont jamais loin des plus ardents désirs. -
Qu'on l'appelle sorcière ou farfadet, le personnage de la petite Fadette est nimbé d'une inquiétante magie. Les paysans l'accusent d'avoir ensorcelé un jeune villageois tombé amoureux d'elle : Landry est en effet métamorphosé par cette jeune fille mystérieuse. Mais, en fait de magie, Fadette initie le jeune homme aux secrets de la nature, pour laquelle elle nourrit une foi simple et raisonnée. Cette alchimie s'exprime aussi dans la matière du roman. Sand explore la langue comme la Fadette parcourt la campagne : à l'écoute de toutes ses nuances et variations, elle découvre dans le dialecte du Berry le refuge d'un français que l'académisme avait étouffé. Au secours de ces rythmes oubliés, l'écrivaine marie les langues, croise les registres pour forger une écriture neuve. Ces explorations de la nature et de la langue ont tout d'un combat : l'héroïne devra faire preuve de ruse et d'acharnement pour venir à bout des superstitions paysannes. Au-delà des charmes d'une lecture bucolique, La Petite Fadette a la profondeur d'un ensorcellement.
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«La soif qu'elle éprouvait de vivre et de s'épanouir, comme une fleur longtemps privée d'air et de soleil, devenait de plus en plus ardente.»Revenue par hasard dans la ville de son enfance après dix ans d'absence, Laurence retrouve son amie Pauline, restée auprès de sa mère infirme. Celles qui se sont connues à quinze ans au pensionnat se redécouvrent l'une l'autre, non sans admiration réciproque. Mais quand un homme s'en mêle, l'harmonie est menacée... Leur amitié y survivra-t-elle ?
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L'Histoire de ma vie
George Sand
- Le Livre De Poche
- Classiques De Poche
- 25 Février 2004
- 9782253161165
Lorsqu'en 1847 George Sand, qui a déjà fait paraître ses plus grands romans, entreprend à quarante-trois ans son Histoire de ma vie, elle définit ainsi son futur livre : « C'est une série de souvenirs, de professions de foi et de méditations dans un cadre dont les détails auront quelque poésie et beaucoup de simplicité. Ce ne sera pourtant pas toute ma vie que je révélerai. » Son modèle n'est pas Rousseau, ni d'ailleurs les Mémoires d'outre-tombe qui vont commencer à être publiés et où elle voit trop de pose et de drapé. Son ambition n'est pas d'inscrire sa vie dans le mouvement de l'Histoire, mais d'offrir le récit d'une existence de femme et d'écrivain qui côtoie rapidement Balzac et Sainte-Beuve, l'abbé de Lamennais et le socialiste Pierre Leroux - et bien sûr Musset et Chopin.
Le lecteur trouvera ici le tiers, environ, de cette oeuvre immense dont les vingt volumes commencent à paraître en 1854 et qui occupe une place essentielle dans l'histoire de l'autobiographie. Car si d'autres femmes, avant Sand, ont écrit des mémoires, la singularité de son Histoire de ma vie est qu'on y découvre pour la première fois le récit de formation d'une jeune fille qui a voulu être artiste - mais un récit sans égotisme parce que au miroir de sa propre existence elle désire que se retrouvent tous les autres enfants du siècle :
« Ecoutez ; ma vie, c'est la vôtre. » Edition de Brigitte Diaz. -
1839. «Le roi des romanciers modernes, c'est une femme», déclare Jules Janin, prince des critiques. Certes, il s'agit pour lui d'ôter sa couronne à Balzac, dont il n'a pas aimé Illusions perdues. Mais son admiration pour George Sand (car c'est elle, «le roi») est sincère, et partagée : par Balzac lui-même, puis par Flaubert, qui comparera son amie à un grand fleuve d'Amérique : «Énormité et Douceur.» Voilà ce que fut la romancière pour ses contemporains. On est loin de la considération réticente dont se contentera longtemps la postérité, avant que le vent ne tourne de nouveau, en faveur cette fois de l'oeuvre, soutenue par une personnalité qui rayonna sur plusieurs scènes littéraire, politique, sociale. Sand a publié plus de soixante-dix romans. Les quinze que voici ont été choisis pour leurs qualités propres et parce qu'ils illustrent ses différentes manières. Indiana, immense succès, est le premier qu'elle signe de son nom de plume. Le roman-poème de Lélia - révolte métaphysique et sexualité féminine en 1833 - fait scandale. Mauprat échappe aux qualificatifs ou les mérite tous : roman historique, familial, d'amour, d'aventures, noir, humanitaire, social... Pauline est un «roman de l'artiste», veine à laquelle appartient aussi, le diptyque constitué de Lucrezia Floriani et du Château des Désertes. Isidora surprend par sa modernité, forme et fond. Le triptyque champêtre, La Mare au Diable, François le Champi, La Petite Fadette, fait de Sand une pionnière de l'ethnographie et de l'ethnolinguistique, et de l'ethnomusicologie si l'on y ajoute Les Maîtres sonneurs. Dans Elle et lui passe l'ombre de Musset. (Pour celle de Chopin, voyez Lucrezia.) La Ville noire est un roman «industriel» à la fois réaliste et utopiste. Juste avant Voyage au centre de la Terre, Laura, voyage dans le cristal débusque le fantastique au coeur de la science. Nanon enfin récrit l'histoire de la Révolution en donnant la parole à une paysanne. «Je fais des romans, parce que c'est une manière de vivre hors de moi», dit Sand, prompte à se glisser «dans la peau de [s]es bonshommes», comme elle appelle ses personnages. L'essentiel pour elle est dans le mouvement vers l'autre, quête inquiète et patiente ; ce qu'avait bien senti Janin, qui voyait en elle l'«un de ces grands esprits plein d'inquiétudes qui cherchent leur voie». Quadriller le monde social est nécessaire, non suffisant. Si le roman est un plaidoyer (pour les femmes, contre les lois du mariage, pour la justice...), le bon roman exige que soient mêlés «le réel et le poétique». Ainsi naît le romanesque, principe de liberté : c'est l'artiste qui crée le réel, «son réel à lui». Le roman chez Sand a un effet sur «l'emploi de la vie». De lumineuses figures de femmes y mènent un combat pour l'idéal. Vaste dessein. Flaubert (comme toujours) avait raison : énormité et douceur.
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1839. «Le roi des romanciers modernes, c'est une femme», déclare Jules Janin, prince des critiques. Certes, il s'agit pour lui d'ôter sa couronne à Balzac, dont il n'a pas aimé Illusions perdues. Mais son admiration pour George Sand (car c'est elle, «le roi») est sincère, et partagée : par Balzac lui-même, puis par Flaubert, qui comparera son amie à un grand fleuve d'Amérique : «Énormité et Douceur.» Voilà ce que fut la romancière pour ses contemporains. On est loin de la considération réticente dont se contentera longtemps la postérité, avant que le vent ne tourne de nouveau, en faveur cette fois de l'oeuvre, soutenue par une personnalité qui rayonna sur plusieurs scènes littéraire, politique, sociale. Sand a publié plus de soixante-dix romans. Les quinze que voici ont été choisis pour leurs qualités propres et parce qu'ils illustrent ses différentes manières. Indiana, immense succès, est le premier qu'elle signe de son nom de plume. Le roman-poème de Lélia - révolte métaphysique et sexualité féminine en 1833 - fait scandale. Mauprat échappe aux qualificatifs ou les mérite tous : roman historique, familial, d'amour, d'aventures, noir, humanitaire, social... Pauline est un «roman de l'artiste», veine à laquelle appartient aussi, le diptyque constitué de Lucrezia Floriani et du Château des Désertes. Isidora surprend par sa modernité, forme et fond. Le triptyque champêtre, La Mare au Diable, François le Champi, La Petite Fadette, fait de Sand une pionnière de l'ethnographie et de l'ethnolinguistique, et de l'ethnomusicologie si l'on y ajoute Les Maîtres sonneurs. Dans Elle et lui passe l'ombre de Musset. (Pour celle de Chopin, voyez Lucrezia.) La Ville noire est un roman «industriel» à la fois réaliste et utopiste. Juste avant Voyage au centre de la Terre, Laura, voyage dans le cristal débusque le fantastique au coeur de la science. Nanon enfin récrit l'histoire de la Révolution en donnant la parole à une paysanne. «Je fais des romans, parce que c'est une manière de vivre hors de moi», dit Sand, prompte à se glisser «dans la peau de [s]es bonshommes», comme elle appelle ses personnages. L'essentiel pour elle est dans le mouvement vers l'autre, quête inquiète et patiente ; ce qu'avait bien senti Janin, qui voyait en elle l'«un de ces grands esprits plein d'inquiétudes qui cherchent leur voie». Quadriller le monde social est nécessaire, non suffisant. Si le roman est un plaidoyer (pour les femmes, contre les lois du mariage, pour la justice...), le bon roman exige que soient mêlés «le réel et le poétique». Ainsi naît le romanesque, principe de liberté : c'est l'artiste qui crée le réel, «son réel à lui». Le roman chez Sand a un effet sur «l'emploi de la vie». De lumineuses figures de femmes y mènent un combat pour l'idéal. Vaste dessein. Flaubert (comme toujours) avait raison : énormité et douceur.
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Alors que M. Flochardet ramène de pension sa fille unique de huit ans, Diane, un accident sans gravité les contraint à passer une nuit au château de Pictordu, abandonné et en partie en ruines. Ce lieu a la réputation d'être hanté : est-il vraiment gardé par la mystérieuse «Dame au voile», dont Diane croit avoir entendu l'invitation à entrer après l'accident ? Un conte enchanteur, un merveilleux portrait d'enfant par l'auteur de La petite Fadette.
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Les Mauprat : une famille de petits seigneurs berrichons, incultes et cruels, qui ne seraient pas déplacés dans un roman de Sade et perpétuent au dix-neuvième siècle les pires usages du monde féodal. À l'un d'eux, Bernard, on donne à violer sa cousine, Edmée. À force de courage, de grâce et de beauté, Edmée finira par dompter Bernard, par transformer la brute en homme véritable. Roman «noir» et roman socialiste en partie inspiré par les idées de Pierre Leroux, Mauprat marque le début du combat de George Sand pour les droits de la femme. «Adieu les ignobles passions, écrit-elle alors, et l'imbécile métier de dupe ! Que le mensonge soit flétri et que l'esclavage féminin ait aussi son Spartacus. Je le serai ou je mourrai à la peine.»
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Gabriel, élevée en garçon pour une sombre affaire d'héritage, ne se doute pas que son vrai nom est... Gabrielle. « Il » va donc goûter tous les délices d'une éducation « libre » jusqu'au jour où, tombant amoureux de son cousin, il/elle fait rapidement connaissance avec les interdits et les tourments de son sexe réel. Sur cette trame, George Sand élabore une analyse tout en finesse des sortilèges de l'ambiguïté sexuelle.
Gabriel est tout autant un texte sur l'ambivalence amoureuse qu'un manifeste explicite qui fourmille d'indignation, d'impertinence, d'ironie et où sont impitoyablement passées au crible les différences d'éducation et de vie entre les garçons et les filles, entre les hommes et les femmes.
George Sand tenait beaucoup à cette oeuvre que, malgré ses efforts, elle ne put faire représenter et que Balzac enthousiasmé n'hésitait pas à comparer à une pièce de Shakespeare. On y sent aussi le poids de son expérience personnelle. Voire une pointe de tristesse.
Janis M. Glasgow (1934 -2001), spécialiste reconnue de George Sand, a été professeure émérite de français de la San Diego State University. Elle a enseigné à Paris VIII, dans les universités de Nice et de Nantes, dans le cadre d'échanges. Un prix a été créé en son honneur en 2001, le Janis Glasgow Memorial pour récompenser la meilleure thèse de doctorat ayant pour sujet George Sand.
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Oeuvres autobiographiques (Tome 2-Histoire de ma vie (1822-1832) - Lettres d'un voyageur - Un hiver à Majorque - Journal intime destiné à Musset - etc.)
George Sand
- Gallimard
- Bibliotheque De La Pleiade
- 26 Mai 1971
- 9782070106448
«Il y a beaucoup à cueillir dans cette oeuvre trop longtemps négligée. Les pages de synthèse dans lesquelles George Sand brosse à grands traits le visage et les transformations de son siècle sont pleines d' aperçus profonds et dignes d'un historien. L'évocation des guerres de la Révolution et de l'Empire, la peinture de la vie des camps, où s'intercalent en contraste les croquis amusants des intrigues de la Cour et des salons, nous conduisent de Cologne à Marengo, du camp de Boulogne à Austerlitz, dans une odeur de poudre et un cliquetis de sabres qui restituent à merveille l'atmosphère de ces temps héroïques, où toute l'Europe vibrait du galop de nos armées. On voit à nu l'évolution d'une jeune âme, au moment où l'adolescence se pose tant de questions, oscillant entre la foi et le doute, cherchant
désespérément et n'obtenant pas de réponse ; et peut-être ne trouvera-t-on nulle part de plus pénétrante description clinique du mal du siècle. Tout cela se mêle de tableaux délicieux, d'anecdotes charmantes, de portraits vivants et pittoresques, malicieux parfois, le tout dans un certain désordre dont on peut discuter s'il est l'effet ou la cause de l'art. Les pages sur Nohant, sur les romans entre quatre chaises, et les promenades à Chaillot, les chapitres sur la vie au couvent des Anglaises, le récit de la voiture perdue dans la brande, au chant des grenouilles : autant de morceaux qui ne s'oublient pas quand on les a lus une fois.» Georges Lubin. -
Dans les années où éclosent, en Europe, les forces qui renverseront l'Ancien Régime, à Venise, une jeune femme, Consuelo, fille d'une pauvre chanteuse bohémienne, apporte au théâtre, avec sa voix exceptionnelle, son génie.
Roman historique, roman d'amour, roman musical, composé sans plan, au fil de la plume, chaque mois, pour paraître en feuilleton, en 1842, dans la Revue indépendante que George Sand venait de fonder avec le socialiste Pierre Leroux et Louis Viardot, Consuelo est aussi l'oeuvre où l'auteur exprime le plus librement, et fortement, sa conception de l'histoire.
Ce « roman de formation » incarne le désir de connaissance des femmes.
Ici est mise en voix la nouvelle vénitienne qui fut la matrice du roman et de sa suite, La comtesse de Rudolstadt.
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Ces 406 nouvelles lettres retrouvées couvrent presque toute la vie de George Sand, depuis ses quinze ans jusqu'à ses derniers jours. La plupart, du court billet à la longue missive, sont entièrement inédites et viennent s'ajouter au corpus de sa volumineuse correspondance. D'autres, dont on ne connaissait que des extraits, sont publiées ici intégralement pour la première fois.
Plus de 260 correspondants - dont une cinquantaine de nouveaux - sont représentés, des moins connus aux plus illustres, comme Barbey d'Aurevilly, Hector Berlioz, Henri Heine, Nadar, Armand Barbès, Eugène Sue, Victor Hugo, Louis Blanc, Eugène Fromentin, Jules Favre, Pauline Viardot, la Taglioni, ainsi que les plus divers : parents, familiers, éditeurs, journalistes et patrons de presse, acteurs et directeurs de théâtre, écrivains, artistes, hommes politiques, domestiques, fonctionnaires, commerçants, hommes d'affaires...
On retrouve dans ces pages toute l'humanité et l'insatiable curiosité de l'écrivain, que l'on suit jusqu'à ses toutes dernières lettres, en mai 1876, quelques jours avant sa mort. -
J'aime mes amis avec tendresse, avec engouement, avec aveuglement
George Sand
- Le Passeur
- 4 Mars 2021
- 9782368908273
Pour la première fois réunie en un seul volume, la correspondance de George Sand aux femmes qui lui furent proches, une façon de pénétrer plus avant dans les secrets de l'âme et du coeur de cette fabuleuse épistolière.
George Sand est sans conteste l'une des plus grandes épistolières françaises : sa correspondance comprend plus de 20 000 lettres.
Ce volume offre une vue générale sur l'ensemble des femmes avec lesquelles George Sand a établi des relations épistolaires. Seront présentes ses trois destinatrices les plus célèbres : Marie d'Agoult, Pauline Garcia-Viardot et la comédienne Marie Dorval. Mais l'accent est mis aussi sur les femmes de son entourage familial, sa mère, sa grand-mère, sa fille, ses nièces, sa belle-fille ; sur ses amies, même si elles n'ont pas la notoriété d'une Marie Dorval, compagnes de couvent comme Émilie De Wismes ou les soeurs Bazoin, amies d'enfance comme Laure Decerfz, rencontres de voyages comme Zoé Leroy.
Ces lettres, adressées par une femme à des femmes, nous permet de pénétrer plus avant encore dans les secrets de l'âme et du coeur de celle qui a toute sa vie assumée en tant que chef de famille et a revendiqué le statut de camarade Sand . -
Dans "Le Dernier Amour", dédié à Gustave Flaubert, George Sand continue à s'interroger sur le mariage, l'amour et la passion. Une jeune femme s'y trouve déchirée entre la passion orageuse et mauvaise qu'elle éprouve pour un tout jeune homme qui pourrait être son fils et un amour raisonnable pour un homme plus âgé qu'elle, son honnête et sage mari. Dans ces contradictions s'affrontent des désirs contraires : désir d'appartenance à une société et contestation d'un ordre qui opprime les femmes. Publié en 1866, ce roman n'avait jamais été réédité.
« Il y avait en elle des cordes brisées ou détendues : l'instrument, exquis par lui-même, ne pouvait être d'accord. Le son déchirant m'en était pénible. Parfois cependant une belle note pure produisait une impression délicieuse. J'éprouvais le besoin de la plaindre ; mais elle ne permettait pas l'amitié et ne semblait pas la connaître. Son attachement pour les siens avait le caractère d'un devoir accompli avec passion, jamais avec tendresse. » G.S.
Mireille Bossis est écrivaine. Elle enseigne à l'université de Paris VII. Elle a soutenu une thèse de doctorat d'État, intitulée À la recherche de George Sand. Écriture romanesque et expression de soi.
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Nouvelles ; la Marquise, Lavinia, Metella, Mattea, Pauline
George Sand
- Des Femmes
- Fiction
- 11 Juin 1986
- 9782721002990
« C'est la première fois que l'on réunit en volume ces nouvelles écrites en différents pays et à différentes époques. Si quelques-unes sont des fantaisies du moment, d'autres sont des études un peu plus approfondies et mieux faites pour résister aux changements de mode ou d'opportunité dans la forme et la donnée...
Les nouvelles qu'on va lire appartiennent presque toutes à une jeunesse de l'auteure, et on est toujours indulgent pour la jeunesse. On sent qu'il serait injuste de conclure dogmatiquement contre ce qui est spontané, par conséquent naïf. » G.S., Préface à la première édition.
George Sand n'avait pas encore trente ans lorsqu'elle écrivit ces cinq nouvelles qui marquèrent le début de sa carrière d'écrivaine. Beaucoup plus tard, en 1861, elle réunit pour les publier ces oeuvres de jeunesse qu'elle aimait tout particulièrement et qui, depuis, ne furent plus rééditées.
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Ce recueil réunit une série d'articles, initialement publiés dans Le Temps. George Sand s'y abandonne librement à l'écriture. Politique, religion, nature, place dans l'univers... sont autant de domaines ou sujets dans lesquels s'exerce une réflexion profonde et précise portée par une langue d'une très grande beauté.
« Tout ce qui est, est réceptacle ou effusion, élément ou aliment de vie. Il faut la respiration de tous les êtres pour que chacun de nous ait sa dose d'air respirable. Les nuages sont la sueur de la terre, il faut que tout y transpire pour que nous ne soyons pas desséchés. Il faut que le plus petit astre de la voie lactée fonctionne dans le mode d'existence qui lui est départi pour que l'univers subsiste. Comme la goutte d'eau que le soleil irise, nous avons des reflets, des projections immenses dans l'espace. Et moi, pauvre atome, quand je me sens arc-en-ciel et voie lactée, je ne fais pas un vain rêve. Il y a de moi en tout, il y a de tout en moi. » G. S.
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Situé au coeur de la Suède, en Dalécarlie, L'Homme de neige commence la nuit de Noël 1 770. Christian Waldo, enfant trouvé élevé en Italie, artiste devenu montreur de marionnettes, arrive dans le château où il a été invité pour divertir la compagnie. Héros d'un roman tour à tour picaresque, sentimental, familial et philosophique, il parviendra, après bien des tribulations, à découvrir sa véritable identité et à épouser celle qu'il aime.
Imprégné des paysages et coutumes d'un pays lointain plongé dans l'hiver, ce roman, publié en 1859, est dédié au fils de l'auteur, Maurice Sand, que sa mère assistait volontiers dans la création de canevas et dans la confection des costumes pour le théâtre de marionnettes qu'il avait monté à Nohant.
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Suite (et fin) de consuelo, ce roman de la musique que les français ont si peu lu et qui est pourtant, aux côtés de la correspondance, l'évident chef-d'oeuvre de george sand : le plus russe des romans français selon dostoïevski, amoureux inconditionnel du livre.
Après venise et ses fastes rococo, la cour de vienne à l'époque de porpora et de haydn, c'est au terrible frédéric ii de prusse que s'affronte à présent consuelo, la petite tsigane qui n'a que sa voix pour fortune. elle connaîtra les prisons de ce despote qui se pique de protéger les arts, bravera mille dangers, et se retrouvera enfin dans sa chère bohème, près du comte albert de rudolstadt - à la fois l'ami, l'amant mystique, l'époux.
Et son initiateur aux mystères de la fraternité des invisibles.
Le climat de cette fin de partie, oú l'aventure rejoint une fantasmagorie nimbée de gnose maçonnique, évoque le mozart de la fin : celui de la flûte enchantée et du requiem. on songe aussi à hoffmann, et aux pages romantiques de goethe : le philosophe alain n'hésitait pas à voir dans la comtesse de rudolstadt une sorte de wilhelm meister français.
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Cette vierge gauloise, ce type d'Holbein, ou de Jeanne d'Arc ignorée, qui se confondaient dans ma pensée, j'essayai d'en faire une création développée et complète.
Mais où la trouver dans la société moderne ? Je crus ne pouvoir la trouver qu'aux champs, pas même aux champs, au désert, sur une lande inculte, sur une terre primitive qui porte les stigmates mystérieuses de notre plus antique civilisation. Ces coins sacrés où la charrue n'a jamais passé, où la nature est sauvage, grandiose ou morne, où la tradition est encore debout, ou l'homme semble avoir conservé son type gaulois et ses croyances fantastiques, ne sont pas aussi rares en France qu'on devrait le croire après tant de révolutions, de travaux et de découvertes.
Quand on se trouve dans une de ces solitudes où semble régner le sauvage génie du passé, cette pensée banale vient à tout le monde ; "On se croirait ici à deux mille lieues des villes et de la société." On pourrait dire aussi bien qu'on s'y sent à deux mille ans de la vie actuelle.
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« Admirable texte », notait Dostoïevski dans son Journal d'un écrivain à propos de La Marquise, où l'auteur « dépeint un jeune caractère féminin, droit, intègre, mais inexpérimenté, animé de cette fière chasteté qui ne se laisse pas effrayer ni ne peut être sali même par le contact avec le vice ». Mariée trop tôt et mal, la Marquise reste, malgré son veuvage et sa beauté « désenchantée à jamais ».
« Je pris les hommes en aversion et en dégoût. Leurs hommages m'insultèrent ; je ne vis en eux que des fourbes qui se faisaient esclaves pour devenir tyrans. Je leur vouai un ressentiment et une haine éternels. » G.S.
Au soir de sa vie, pourtant, la Marquise se confie et avoue avoir aimé : « Une fois, une seule fois dans ma vie, j'ai été amoureuse, mais amoureuse comme personne ne l'a été, d'un amour passionné, indomptable, dévorant... »