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Emma Becker
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Pendant combien de temps peut-on supporter deux amours inconditionnelles ? Pendant combien de temps une femme peut-elle vivre écartelée entre une passion amoureuse et un amour absolu pour ses enfants ?
Dans ce nouveau roman, Emma Becker regarde en face et dévoile sans complaisance les moments les plus dangereux, les plus intenses et les plus beaux d'une vie.
Elle ausculte ici le mal joli, cette traversée des plaisirs incandescents et des peines inavouables qui scandent un amour interdit. Et elle nous conte cette histoire d'amour, ou plutôt nous la fait vivre en temps réel, durant un printemps, un été et un automne.
Trois saisons privée des siens auprès de l'homme qu'elle aime, privée de lui auprès des siens.
Trois saisons dans la vie d'une femme.
Trois saisons d'extase et de déchirement.
Emma Becker va encore plus loin dans l'écriture de l'intime et jamais elle ne nous avait tendu un miroir aussi universel. -
Odile et moi, petites filles, courons dans le maquis qui entoure sa maison, elle habite à l'époque dans cette même grande villa à Cavalaire. Nous disparaissons des heures à la recherche d'un semblant de grotte planquée derrière un buisson de lentisque, une lampe torche à la main, et c'est là, pour la première fois, que nous inventons ce jeu qui nous tiendra en haleine jusqu'à la fin de notre adolescence - le petit copain et la petite copine. Au début, ces explorations n'interviennent que dans notre caverne ; l'obscurité et la fraîcheur nous préservent de ce que nous sommes en train de faire plus que du regard possible des autres. C'est une bulle dans laquelle nous nous fondons des heures entières, avant de ressortir comme si rien ne s'était passé, comme si nous venions de faire une partie de ballon, et nous n'en reparlons jamais, jusqu'à la fois d'après.
La romancière Emma Becker, ( La Maison, 2019, Flammarion, prix des étudiants France Culture-Télérama et L'Inconduite, 2022, Albin Michel), nous livre avec Odile l'été un récit initiatique aussi immoral qu'électrisant sur le thème du rapport de force et de la domination.
Dirigée par Vanessa Springora, la collection Fauteuse de trouble articule intimité et émancipation, érotisme et féminisme, corps et révolte, sexuel et textuel. -
«J'ai toujours cru que j'écrivais sur les hommes. Je ne peux relire mes livres sans m'apercevoir que je n'ai jamais écrit que sur les femmes. Sur le fait d'en être une, et sur les milliers de formes que cela prend. [...] Écrire sur les putes, qui sont une telle caricature de femmes, la nudité schématique de cet état, être une femme et rien que ça, être payée pour ça, c'est comme examiner mon sexe sous un microscope. Et j'en éprouve la même fascination qu'un laborantin regardant des cellules essentielles à toute forme de vie se multiplier entre deux lamelles de verre.»
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«Qu'on me laisse parler de la façon dont la fréquentation des hommes m'a longtemps changée en servante, en muse et en geisha, de la façon dont ma volonté de les comprendre m'ampute de ma capacité à vivre lorsqu'ils sont là et qu'ils me regardent, j'emmagasine alors les impressions de vie pour les écrire et sentir quelque chose.» Emma vit à Berlin et vient d'avoir un enfant. À mesure que son quotidien se dessine, une douloureuse sensation d'étouffement la bouleverse. Peut-on rester femme en devenant mère ? Qu'advient-il du couple lorsque l'on devient parent ? Peut-on rester soi dans le désir des hommes ? Avec humour et mordant, Emma Becker confirme son talent littéraire.