Et si le fameux « roman national », qu'appellent de leurs voeux nos réactionnaires les plus échevelés, passait par l'autobiographie ? C'est le pari d'Elise Thiébault. Blanche et hétéronormée, voilà une Française « de souche » comme l'extrême-droite en rêverait. Sauf que, féministe et peu adepte du « Grand Remplacement », celle-ci préfère de loin questionner ses racines. Lancée à l'assaut de son arbre généalogique, la voilà qui inventorise son héritage, pourfend les mythes collectifs, les vieux schémas patriarcaux, chante ses aînées gauloises, amazones ou courtisanes, et de branche en branche, bâtit avec fougue le contre-roman de l'identité nationale.