Ce roman d'une passion d'amour contrariée est aussi le roman d'une époque.
Charlotte et Stéphane se rencontrent, adolescents, à la Sorbonne à la fin des années 80. Dès cette scène de première vue, chacun ressent un coup de foudre sans oser l'avouer à l'autre : aucun des deux ne se sent « à la hauteur », aucun ne fait le premier pas, aucun n'a la maturité de saisir son bonheur...
Il se donnent rendez-vous, la jeune femme est en retard : à quelques minutes près, ce jour-là, ce n'était pas un simple rendez-vous qu'elle ratait, c'était sa vie !
Il ne savent pas que la vie prend le dessus, qu'elle nous emporte malgré nous vers des destins que nous ne maîtrisons plus, nous fait prendre des bifurcations comme on emprunte des portes, puis des couloirs, de dix ans, de vingt ans, de trente ans, nous fait épouser des personnes que nous n'aimons pas vraiment, faire des enfants avec des êtres qui n'auraient pas même été nos amis, nous fait rester avec eux à cause des enfants, nous sépare d'eux à cause des enfants...
On suit en parallèle la trajectoire intimes et professionnelles de Charlotte et de Stéphane, et chaque fois que les hasards de l'existence les remettent en présence, ce n'est pas « le bon moment ».
Il leur faudra attendre presque trois décennies pour qu'enfin, vieillis, mûris, cabossés, ils puissent finir par s'avouer, et avouer à l'autre, qu'ils étaient faits l'un pour l'autre :
« Vingt-huit ans, trois mois et douze jours que nous nous connaissons... Des mariages, des divorces, des deuils, des enfants, des centaines de voyages, parfois au bout du monde, des succès, des échecs, des espérances déçues, des rêves d'enfance perdus, des enfances déchues... Vingt huit ans de rêves et de désir ».
QUE RESTE-T-IL DE NOS AMOURS ?
Il y a peu de temps encore l'amour était un absolu, un idéal. Et nous pensions qu'il n'était possible d'être totalement heureux qu'en rencontrant son âme soeur.
Mais qu'en est-il de l'amour à l'heure du grand marché des sentiments qui se développe au gré des algorithmes ? De l'amour fou, serait-on passé au désamour ?
De manière très originale, Eliette Abecassis propose de réenchanter notre époque en mal d'aimer et de retrouver la force du sentiment en suivant les pas des héro set des héroïnes des films et des romans où l'amour est plus fort que tout.
Et si réinventer l'amour était nécessaire à notre survie en tant qu'êtres humains ?
« A la terrasse des cafés, seuls ou avec des amis, ils sont sur le qui-vive. À l'affût d'une nouvelle, dans une attente fébrile, constante, ils ont toujours leur téléphone à portée de main. Le soir, ils ne s'endorment pas sans l'avoir consulté, le matin le saisissent avant même d'avoir ouvert l'oeil, pour savoir ce qui est arrivé. Mais quoi, au juste ? ».
Dans ces Liaisons dangereuses à l'ère d'Instagram, Éliette Abécassis décrit de façon inédite une génération née au début des années 2000, en proie à la dépendance et la violence induites par les réseaux sociaux.
Un roman incisif qui sonde notre époque, et tout ce qui, en elle, nous interroge et nous dépasse.