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Clémentine Autain
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Au départ, des scènes s'accumulent dans ma tête. Comme un embouteillage. Un tourbillon de colère et de rage. Saturation dans les hôpitaux ou les transports du quotidien, mal-être chez les agent.es et les usager.es des services publics, laisser-faire devant la désindustrialisation, incapacité de l'État à faire face aux nouveaux défis du climat, du quatrième âge, du numérique...
Notre société est malade du nous. Je ne parle pas du prétendu nous de l'extrême droite, identitaire, raciste, sexiste. La crise est celle de la mise en commun. Contre la marchandisation de tout, il faut valoriser le collectif et relancer la dynamique de l'égalité. C'est la condition de la liberté de chacune, chacun. Et le seul moyen de cesser de détruire la planète.
Puisant dans notre histoire, l'esprit public est un fil rouge pour bâtir des réponses nouvelles, comme la Sécurité sociale de l'alimentation, le ticket climat, le service public du réemploi et de la réparation... Il permet d'aller chercher de nouvelles ressources pour satisfaire nos besoins véritables, notamment par la justice fiscale.
Après quarante ans de néolibéralisme qui nous ont conduit dans le mur et face au vent international néofasciste qui souffle, l'esprit public est une clé pour dégager l'issue progressiste. Il peut fédérer les classes populaires des villes et des campagnes, unir les gauches et les écologistes pour, adossé à la mobilisation sociale et citoyenne, transformer nos vies. -
À gauche en sortant de l'hypermarché
Clémentine Autain
- Le Livre de Poche
- Documents
- 19 Janvier 2022
- 9782253104599
La dernière fois que j'ai déposé mes courses sur un tapis roulant, j'ai eu envie de dire à la caissière : moi, je n'encaisse pas. Je n'accepte pas les normes qui font d'elle et de ses collègues des personnels sans voix, sans juste reconnaissance, sans protections suffisantes. Un des plus grands groupes de distribution a augmenté ses bénéfices de 7 % pendant la crise sanitaire, mais il a fallu quinze jours de grève pour obtenir... 45 centimes de hausse des tickets restaurants. Comment ne pas se révolter ?
C. A.
À partir de l'hypermarché, reflet de l'hyper marché capitaliste et productiviste, Clémentine Autain montre ce qui doit changer, maintenant. L'écosystème ne peut plus supporter le gaspillage et le consumérisme débridé, tandis qu'une part croissante de la population ne parvient pas à joindre les deux bouts.
Au fil d'un récit mêlant le personnel et le politique, elle appelle à une transformation profonde, sociale et écologiste, résultant de la conscience et de l'action collectives. Le temps est venu de rompre le lien entre le plus et le mieux.
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Il est temps que la honte change de camp, que les victimes de viol puissent parler sans risquer les représailles ou la stigmatisation. Cet ouvrage, coordonné par Clémentine Autain et rassemblant une centaine de témoignages, est un manifeste contre le silence.
« On peut raconter dans un dîner que l'on a été victime d'un attentat, que l'on a perdu un proche ou subi un cambriolage. Avec le viol, silence radio. Cet acte touche à la sexualité et la suspicion n'est jamais loin. Le viol est un crime dans lequel la victime se sent coupable, honteuse. Ne pas pouvoir dire ce que l'on a vécu rajoute à la violence subie et contribue à l'impunité des violeurs. » Clémentine Autain Une personne est violée toutes les huit minutes et souvent une chape de plomb pèse sur les victimes. En nov. 2012, à l'occasion de la journée contre les violences faites aux femmes, France TV a diffusé deux documentaires (Viol, double peine et Viol, elles se manifestent) dont les audiences ont été importantes. Parallèlement, le groupe a mis en place une plateforme web pour permettre aux victimes de viol de témoigner - celles-là mêmes qui trop souvent se taisent. Rapidement, des centaines de témoignages ont afflué. À ce jour, plus d'un millier de personnes sont venues dire leur souffrance, leur colère ou leur peur. Elles ont dans le même temps montré leur courage, leur résolution au combat contre le silence, et une volonté à reconstruire leur vie et leur honneur après ce double traumatisme : le viol et l'impossibilité d'en parler.
Ces maux, leurs mots, expriment tous une grande émotion, née du silence enfin brisé. Au-delà du seul témoignage, ces victimes reconquièrent une parole qui leur a souvent échappée et tentent par-là même de sortir de la honte où notre société semble l'accabler. Cette parole veut aller contre la condamnation tacite qui pèse sur elles, elle est un plaidoyer, un exercice de la justice.
L'ouvrage débute par une longue introduction de Clémentine Autain. S'ensuit une centaine de témoignages organisés par thèmes (faits, sidération, parcours judiciaire, somatisation, reconstruction). Des données repères sont régulièrement proposées pour ponctuer les récits : chiffres, informations brèves, citations. Un épilogue conclue l'ouvrage, invitant à aller plus loin.
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Un beau jour... combattre le viol
Clémentine Autain
- Indigene
- Ceux Qui Marchent Contre Le Vent
- 20 Octobre 2011
- 9791090354067
Pour Clémentine Autain, victime elle-même à 23 ans d'un viol sous la menace d'une arme blanche, l'affaire DSK « raconte quelque chose de profond sur nos représentations ». Et d'abord la banalisation de l'agression sexuelle dans une société où les normes restent celles des hommes blancs, bourgeois, puissants. Société française, fonctionnant toujours sur le mode patriarcal, le mode des classes, des clans, historiquement héritière du droit de cuissage. Saisissons cette sinistre affaire, s'écrie l'auteure, pour briser l'omerta qui pèse sur le viol - un viol a lieu tous les quarts d'heure en France - mais aussi sur la parole des femmes, trop souvent suspecte, face à ces comportements insultants au regard du désir librement consenti, exercé.
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" Ma génération est née avec la pilule, l'école mixte et l'illusion bien pratique de l'égalité entre les sexes.
Pourtant, en dépit d'avancées considérables arrachées par les mouvements féministes, les discriminations et les violences envers les femmes persistent. L'égalité réelle entre les hommes et les femmes est loin d'être réalisée. " Dénonçant les préjugés qui conduisent de nombreuses femmes à dire " je ne suis pas féministe mais... ", ce livre est un plaidoyer pour l'engagement, individuel et collectif. Avec humour et précision, il propose une nouvelle lecture du féminisme, invitant femmes et hommes à construire ensemble des rapports moins stéréotypés, plus inventifs, aux antipodes de la " guerre des sexes ".
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