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Littérature
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Après « Faute de naissance », un premier chapitre intime où Chahdortt Djavann confesse son « indélicatesse d'être née sans pénis » après un frère mort, elle raconte, de Téhéran à Ispahan, le destin de plusieurs femmes iraniennes qui paient un prix effroyable pour avoir joué autour d'une fontaine, refusé un mariage arrangé en vivant un amour homosexuel, ôté leur voile en public ou tenu tête à un mari puissant. Dans le dernier chapitre aux allures de conte, elle traverse l'Europe, l'Arménie et l'Azerbaïdjan et rentre clandestinement dans son Iran natal, au risque d'être arrêtée comme espionne. Elle y retrouve deux cousines, devenues grandes résistantes, qui vont changer le cours de l'Histoire.Dans ce roman atypique, poétique et audacieux, la plume de Chahdortt Djavann nous surprend et nous transporte.Ces histoires composent une grande oeuvre, de littérature et de politique. Hubert Artus, Lire Magazine littéraire.Un roman d'une intelligence et d'un humour irrésistibles. Gladys Marivat, Le Monde.
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Les putes voilées n'iront jamais au paradis !
Chahdortt Djavann
- Le Livre De Poche
- Litterature
- 13 Septembre 2017
- 9782253070627
Ce roman vrai, puissant à couper le souffle, fait alterner le destin parallèle de deux amies séparées à l'âge de douze ans, et les témoignages d'outre-tombe de prostituées assassinées, pendues, lapidées en Iran. Les paroles de ces femmes, authentiques, poignantes, parfois crues et teintées d'humour noir, surprennent, choquent, bousculent préjugés et émotions, bouleversent.
Un voyage au bout de l'enfer des mollahs qui révèle le non-dit de la folie islamiste - la haine de la chair, du corps féminin et du plaisir -, l'obsession mâle de la sexualité et la tartufferie de ceux qui célèbrent la mort en criant : « Allahou Akbar ! » Une déclaration de guerre, un livre aussi épouvantable qu'admirable. Maurice Szafran, Challenges.
Entre violence inouïe, hypocrisie effarante et douleur infinie, dans un pays où naître femme est déjà un crime en soi. À lire absolument. Joëlle Chevé, Historia.
Ces damnées de la terre vous hanteront longtemps. Patrick Williams, Elle. -
" j'ai quinze ans, je m'appelle fatemeh mais je n'aime pas mon prénom.
Je vais être pendue bientôt... " l'amour fusionnel d'une adolescente pour sa tante muette, l'amour passionné de celle-ci pour un homme tournent au carnage dans l'iran des mollahs. chahdortt djavann fait un récit court, incisif et dénué de tout artifice. écrite dans un cahier, par une adolescente de quinze ans en prison. la muette est une histoire qu'on n'oublie pas.
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«Mais qu'est-ce que c'est que porter le voile, habiter un corps voilé ? Que signifie être condamnée à l'enfermement dans un corps voilé puisque féminin ? Pourquoi voile-t-on les filles, seulement les filles ? Pourquoi cache-t-on leur corps, leur chevelure ? Qui a le droit d'en parler ?
J'ai porté dix ans le voile. C'était le voile ou la mort. Je sais de quoi je parle.»
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«Il y a des souvenirs plus graves que la vie elle-même. La brûlure se fait sentir après le coup. Les dire, les redire, et même peut-être un jour les écrire, ailleurs, autrement, dans une autre langue, permettrait de les conjuguer au passé, de les faire entrer dans un livre, comme une vie vécue autrefois par une narratrice inconnue, anonyme, comme un récit qui se raconte et pourrait être le mien, le vôtre ou celui d'une autre.» Je viens d'ailleurs raconte par fragments vingt ans de la vie d'une jeune Iranienne révoltée par la violence du régime islamique installé par Khomeyni en 1979. La voix de la narratrice, claire, juste, teintée de lyrisme persan, nous fait rejoindre, à chaque page, un quotidien souvent insoutenable et jusqu'ici complètement ignoré par l'Occident.
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" J'ai réussi ma vie là où les autres la perdent, à la guerre. Et ce soir, devant un panorama de souffrances, coupe de champagne en main, nous célébrons l'ouverture de l'expo. Buvons à la beauté du contraste... " Dans un monologue bouleversant, où les images de l'enfance, de la mère, de l'amour et des combats s'entremêlent, Chahdortt Djavann met à nu un grand photographe de guerre. Sur quelles souffrances, sur quelles absences s'est-il construit au point de ne plus se reconnaître dans cet autre qu'il est devenu ? Une écriture haletante, violente, sans concession, dans laquelle les pulsions de vie et de mort sont face à face.