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Asli Erdogan
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À travers le cri d'une femme enfermée dans le «Bâtiment de pierre», Asli Erdogan dénonce la torture et les violences policières que fait subir le gouvernement turc à ses opposants. Malgré la dureté de son sujet, ce texte courageux offre un chant singulier duquel se dégage une paradoxale et inconcevable douceur.
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Ce texte est un requiem à la mémoire d'une solitude, celle de l'auteure au coeur de son pays perdu. De l'enfance à la maturité tourmentée par l'engagement politique, esthétique et féministe, Asli Erdogan dévoile ici une existence tendue depuis toujours vers la nécessité d'écrire. Au centre de cet art poétique se dresse, sublime, la ville d'Istanbul, telle une matrice vertigineuse. Et les ruelles de Galata, quartier tant aimé, arpenté, labyrinthe grand ouvert sur le Bosphore.
Une autobiographie en creux. -
Vingt-neuf textes parus dans la presse pendant dix ans - chroniques politiques, réflexions sur l'écriture et l'exil, essais mixtes sur les actions gouvernementales, les pesanteurs archaïques et les clichés à l'oeuvre dans la vie quotidienne en Turquie - qui éclairent le profil d'essayiste engagée de Asli Erdogan. L'écriture toujours soignée et traversée de fulgurances poétiques de la romancière trouve ici un autre terrain d'expression, non moins convaincant.
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Une jeune chercheuse en physique nucléaire est invitée dans le cadre d'un séminaire aux Caraïbes. Très rapidement elle choisit d'échapper au groupe étriqué rassemblé dans un hôtel de luxe afin d'aller explorer les alentours en errant sur les plages encore sauvages et totalement désertes. C'est là qu'elle rencontre Tony, l'homme coquillage, un être au physique rugueux et quasi effrayant mais dont les cicatrices la fascinent immédiatement. Ce livre est le premier roman d'Asli Erdogan où déjà s'impose la force étrange de ses personnages féminins toujours penchés au bord de l'abîme, flirtant avec la mort et la terreur, toisant la peur.
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La ville dont la cape est rouge
Asli Erdogan, Esin Soysal-Dauvergne
- Actes Sud
- Babel
- 3 Octobre 2018
- 9782330113544
Initiation par la chute : une jeune étudiante istanbuliote un peu trop fragile se perd dans la ville de Rio, labyrinthe sublime et vertigineux cachant derrière son masque de carnaval une créature infernale qui va révéler la jeune femme à elle-même : elle écrira un livre.
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Nous aurons aussi de beaux jours ; écrits de prison
Zehra Dogan, Naz Oke
- Des femmes
- Témoignage
- 31 Octobre 2019
- 9782721007063
Ce livre rassemble les lettres que Zehra Dogan, durant ses 600 jours d'incarcération, a adressées à Naz Öke, journaliste turque vivant à Paris et animatrice, avec Daniel Fleury, du site d'information Kedistan pour la liberté d'expression.
C'est dans le cadre de la grande campagne de solidarité que ces derniers ont mené avec le PEN Club international que Naz Öke a commencé à écrire à la jeune journaliste et artiste kurde, qu'elle n'avait jamais rencontrée auparavant. Au fil de ces lettres se noue une très belle amitié entre deux femmes : « Zehra m'a dit en sortant de prison que nos échanges épistolaires lui avaient procuré des forces, car ils ont tissé un lien avec "la vie qui coule comme une rivière au-delà des murs gris" [...] Pourtant, pour moi, c'est elle qui fut une véritable source d'espoir, un rayon de soleil à travers les nuages sombres qui planent au-dessus du monde, pour préserver la précieuse conviction qui nous anime : "Nous aurons aussi des beaux jours ". » Pendant ces mois de détention, la jeune femme n'a cessé de créer, animant des ateliers de peinture avec ses codétenues dont elle dresse de très beaux portraits. Démunie de tout matériel, elle fabrique des pinceaux avec les plumes d'oiseau ramassées dans la promenade puis avec les cheveux de ses camarades qui les coupent pour elle, et des pigments avec tout ce qui lui tombe sous la main : sauce tomate, marc de café, épluchures de salade et de fruits, bouts de drap, et même du sang menstruel et de la fiente d'oiseau.
Ces lettres révèlent une femme d'une générosité et d'une énergie exceptionnelles, une artiste surdouée, une poétesse, une militante pour la liberté des femmes et les droits des kurdes, soucieuse des autres et du monde. On n'a pas fini de parler d'elle... De grands artistes l'ont d'ailleurs soutenue, comme le peintre dissident chinois Ai Weiwei qui lui a écrit une lettre, ou l'artiste américain Bansky qui a créé à Manhattan une fresque en son hommage. Elle vit désormais à Londres où elle va exposer, ainsi qu'en Italie et en France notamment à l'Espace des femmes-Antoinette Fouque, à Paris, au mois de novembre 2019.
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«Un souvenir est un pont qui se tend vers le passé, un pont de bois fragile, prêt à s'écrouler.» Un an après la mort de son amour, incapable de rester à Istanbul, un homme se perd dans le vaste monde. Sur les rives du lac Léman, il reprend ses carnets et revisite son histoire perdue. Six femmes cheminent sur un sentier de montagne. A peine vêtues, elles se dirigent vers un torrent écumant. Mais quelques beaux jeunes gens troublent leur cortège et viennent perturber l'accomplissement d'un rite étrange.
Une jeune schizophrène est convoquée par les médecins, un événement qu'elle va vivre, commenter, interpréter à la faveur de son imaginaire.
Face à la prison, une femme attend le jour. Elle relit les lettres censurées de celui qu'elle aime, tente de se croire différente depuis qu'elle est enceinte.
Sur le mode d'une brillante évocation d'un moment de rupture qui va précipiter le narrateur dans l'infini voyage, d'une réflexion élégiaque sur le temps qui passe, d'un rituel envoûtant à l'humour dionysiaque ou d'une parodie très politique d'un séjour en hôpital psychiatrique, ces récits aux limites du réalisme sont toujours en écho avec l'état de la Turquie contemporaine. Ils entraînent le lecteur dans une plongée magistrale, au coeur même de l'oeuvre d'Aslı Erdogan.