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Agathe Charnet
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Ceci est mon corps interroge l'histoire du corps d'une femme de 30 ans en 2021, et scrute la construction de l'injonction à l'hétérosexualité :
« En fait, la question que je me pose, enfin je veux dire ce que j'ai besoin de raconter avec ce projet, c'est comment ça se fait tu vois, comment ça se fait que des corps comme ton corps et le mien, des corps qu'on dit de femmes, à première vue des corps qui ont été protégés, qui ont été l'objet de mises en garde, l'objet d'attentions particulières, de conseils dédiés, comment ça se fait que nos corps dits de femmes, oui comment ça se fait que ces corps-là, ces corps dits de femmes de presque trente ans, ils aient subi toutes ces violences et qu'ils soient - à l'intérieur comme à l'extérieur - aussi marqués par des violences qui ont étouffé la vérité des désirs ? Parce que tu sais, le désir, c'est comme la liberté, c'est comme le feu. Ça s'étouffe. Le désir, c'est comme un cri que personne ne veut entendre. Si personne n'y prendre garde, ça se laisse étouffer. » Agathe Charnet retrace, avec beaucoup de finesse et de recul, la vie de son corps, sa vie, de sa naissance à aujourd'hui, et fait de son vécu une expérience universelle. Avec une apparente simplicité elle pose des mots sur les moments charnières de cette histoire. Il s'en dégage une force, aussi cathartique que rassurante, qui permet de comprendre. -
Au départ, il y a une question inspirée d'un vers de Rimbaud posée par Patrice Douchet, directeur du théâtre de la Tête Noire (Saran) à Agathe Charnet : « Est-on (pris au) sérieux, quand on a dix-sept ans ? » Une impulsion poétique comme un prétexte à la rencontre d'une vingtaine de jeunes âgé·e·s de quatorze à vingt-deux ans, de Saran et d'ailleurs.
Dix-sept ans, des corps qui se transforment, des voix qui s'affirment, des destins qui se dessinent.
Dix-sept ans, l'âge des premiers assauts de la vie et des lancées folles à la poursuite du monde.
Dix-sept ans aujourd'hui.
Éclater de jeunesse et de lucidité dans un monde abîmé. Et ne pas en perdre sa fougue.
Car de nouveau, au milieu du tumulte nécessaire, convoquer Rimbaud :
« Nuit de juin ! Dix-sept ans ! - On se laisse griser.
La sève est du champagne et vous monte à la tête...
On divague ; on se sent aux lèvres un baiser Qui palpite là, comme une petite bête... ».
Un texte à partager dans les lycées comme les conservatoires ou pratiques théâtrales à destination de la jeunesse.