Le 17 août 1861, Julie-Victoire Daubié devenait la première bachelière de France. A trente-sept ans, elle réalisait ainsi elle-même son voeu d'égalité entre hommes et femmes dans l'enseignement et le travail.
La Femme pauvre au XIXe siècle, paru en 1866 et 1869, exprime de façon novatrice sa préoccupation majeure : la condition économique, morale et politique de la femme. De ce fait, cet ouvrage, un des premiers du genre écrits par une femme, est avant tout le fruit d'une formidable enquête et il offre une mine de renseignements aux historiens d'aujourd'hui. Mais surtout, et c'est nouveau, il propose de nombreuses solutions - inédites, cherchées dans le passé ou à l'étranger- pour améliorer la vie des femmes et les sortir de la misère.
Selon Michelle Perrot, Julie-Victoire Daubié est une vraie pionnière de la science du malheur des femmes : " Elle est la première à faire des femmes un objet d'investigation et à montrer la spécificité de la pauvreté féminine. " Tout cela dans un style percutant et passionné qui donne à ce livre toute sa vie.
Cette seconde édition de La Femme pauvre au XIXe siècle est présentée par Agnès Thiercé ; cet ouvrage, depuis longtemps épuisé et inaccessible au public, permettra de redonner à Julie-Victoire Daubié sa place dans l'Histoire.
« Elles voulaient, comme Antigone, non pas briser les lois mais découvrir la loi. » « Tentatives d'ordre expérimental destinées à découvrir les lois non écrites ; c"est-à-dire les lois intimes qui devraient gouverner certains instincts, certaines passions, certains désirs mentaux et physiques. Que de telles lois existent, qu'elles sont observées par les gens civilisés, on l"admet en général. Mais on commence à accepter l'idée qu'elles ne sont pas imposées par Dieu. » écrit Virginia Woolf dans « Trois Guinées ».
À l'heure où devient possible l'inscription politique de la « Société des Marginales » espérée par Virginia Woolf, interroger son parcours de « fille d'homme cultivé », de femme entre deux feux qui écrit en pensant, et qui, désespérée, prend acte de la nécessité de se noyer, semble un remerciement tout aussi nécessaire.
Virginia a pensé, mieux que nombre de théoriciennes « féministes ».
Ses analyses théoriques restent inégalées.
L'écriture était pour elle, à l'époque, la seule voie de résistance, la seule voie d'avenir, de sujette à sujet.
Car la difficulté d'une « loi d'avenir », proclamée par Claire Demar, est celle d'une position délivrée des assignations identitaires.
Telle fut la quête de Virginia, en des temps non encore révolus.
Pour tricoter ces noeuds, Françoise Duroux a réuni quelques spécialistes des noeuds et de l'écriture : Jacques Aubert, Dominique-Lucie Brard, Irène Foyentin, Sola Rabinovitch, Lucia Raphaël, Nadia Setti et Anne-Marie Smith Di Biasio.
Recueil de poèmes présentés par Milagros Palma et traduits de l'espagnol (Panamá) par Alain Degert.
Thibaut d'Hangest et Gontran de Livarot, servant tous deux dans les armées de François Premier, par un heureux hasard, se sauvèrent réciproquement la vie le jour de la fameuse bataille de marignan. Leur mutuelle reconnaisance les attaccha l'un à l'autre; pendant pusieurs années, ils ne se quittèrent pint : mais des circonstances relatives à leur fortune, les forcèrent d'abandonner les camps, et de se retirer dans leurs terres. Les biens de Thibaut étaient situés en Picardie. Gontran avait les siens en Normandie. La necéssité de vivre séparés leur fit sentir une peine véritable. ils se promirent que l'éloignement n'affaiblirait point leur amitié. Pour ieux en resserer les liens, tous deux se marièrent le même jour, et jurèrent sollemnellement au pied des autels d'unir leur remiers nés, si la nature favorisait ce voeu e les faisant naître de sexe différents; peu de temps après, ils se firent de tendres adieux, Thibaut fut habiter son château d'Hangest, et Gontran se rendit à celui de Livarot. avant la fin de son mariage, Brgide de Saint-Leu, femme de Thibaut, lui donna un fils. Cette nouvelle, apportée au château de Livarot, y causa beaucoup de plasir. La naissance d'Olivier d'Hangest y fut célébrée par de grandes réjouissances : mais elle devint une source de chagrin pour Gabrielle de Thury, épouse de Gontran. Le sire de Livarot, homme exact, franc chevalier, réligieux observateur de sa parole, très pressé de prouver à son ami Thibaut qu'il se souvenait de leurs comuns engagements, se plaignait de la lenteur de sa compagne à le rendre père. Il lui représentait à tous moments qu'ele devait une femme au petit Olivier; que l'accomplissement d'un voeux sacré dependait de sa fécondité; et l'exhortait sérieusement à s'occuper toute entière du soin de le mettre en état de remplir sa promesse. Pendant quatre ans, la pauvre Gertrude s'entendit répéter les mêmes propos, se vit impatientée, tourmentée, persécutée; on l'assujettssait à tous les régimes; on la vouait à tous les saints, on la menait à tous les pélerinages; on la faisait jeûner, prier; elle pleurait, son mari boudait, elle restait stérile. Le ciel prit enfin pitié de ses souffrances. [.]
Les visages de la loi salique dans la quête pour le droit des hommes et l'exclusion des femmes du gouvernement monarchique. Marie Denizard, 1910 La femme et le loi salique Claude de Seyssel, 1558 Comme il est bon que le royaume aille par succession masculine Claude Malingre, 1614 De la loi salique première des Français, et fondamentalement du royaume de France.
De La Reine Margot aux Rois maudits en passant par Les Pardaillan, ce ne sont pas les figures féminines exceptionnelles qui manquent dans la littérature populaire française au dix-neuvième et au vingtième siècle. Et on ne compte plus aujourd'hui les films historiques et les séries télévisées retraçant les complots et les fastes de la monarchie. Les femmes apparaissent comme des intrigantes, des empoisonneuses, des nymphomanes, des créatures diaboliquement rusées qui manipulent les rois comme les marchands, les valets comme les comtes et les ducs. Si les mythes sur l'omnipotence féminine abondent dans la tradition populaire, ils ne peuvent dissimuler la situation réelle des femmes françaises. Leur infériorité juridique fut codifiée dans la loi salique, loi édictée sous les rois francs (du Ve au IXe siècle); elle a persisté, sous différentes formes dans les textes de lois qui ont régi le statut des femmes au cours des siècles suivants et elle s'est prolongée jusque dans les années 70 de ce siècle. Les trois textes que nous publions ici montrent de façon contradictoire comment la question du statut juridique des femmes a été abordée à différentes périodes.
C'est le mystre d'une conjonction thmatique trs particulire qui a runi les six auteurs de ce livre autour de six thmes privilgis par la littrature espagnole, inextricablement apparents et revenants : le Manuscrit, l'Objet (de l'criture et de sa qute), le Matre, la Maison, l'Enfant et le Voyage. Rares sont en effet les oeuvres littraires en Espagne qui ignorent ces six territoires et leur conjonction amoureuse. Celle-ci s'impose depuis les textes d'autrefois qui nous ont tous nourris jusqu'aux crations d'aujourd'hui. Parmi cette constellation thmatique privilgie, certains objets, certaines toiles peuvent briller plus que d'autres, leurSorchestration n'est jamais la mme.
La Femme pauvre au XIXe siècle, de Julie-Victoire Daubié, constitue une extraordinaire enquête sociale, le premier livre écrit par une femme sur le travail des femmes et leurs conditions de vie, en 1866.
Dans ce deuxième tome, sur un ton de moraliste souvent rehaussé d'une ironie cruelle, l'auteur fustige les moeurs dépravées " de l'étudiant, du fonctionnaire et du soldat " et accompagne sa démonstration de virulentes diatribes contre l'hypocrisie de la société et de la morale bourgeoises, dont elle décrit par le menu les turpitudes et les incohérences législatives.
Pionnière des luttes des femmes pour l'égalité des droits civiques, économiques et politiques, Julie-Victoire Daubié expose dans cet ouvrage une analyse très détaillée et concrète de son époque, en même temps qu'une approche féminine des principaux problèmes de société: avortement, suicide, abandon d'enfants, prostitution, infanticide, etc.
Ce deuxième tome décrit, de manière hallucinante, ce que Julie-Victoire Daubié appelle " l'immolation de la femme et de l'enfant par le glaive de la loi ".
Julie-Victoire Daubié - première bachelière de France, en 1861 - décrit minutieusement la condition économique, morale et professionnelle des femmes à son époque.
Ses enquêtes nous captivent par l'acuité du regard et la profusion de détails qui font revivre le contexte social du Second Empire français.
Cette troisième partie de La Femme pauvre au XIXe siècle met à jour l'ensemble des réglementations et dispositifs légaux qui fondent l'inégalité et les discriminations dont souffrent les femmes.
Dans un langage précis et polémique, Julie-Victoire Daubié dresse une critique implacable de la société de son temps et prône un système où régneraient la justice et " le devoir imprescriptible et mutuel de solidarité ". Solidarité entre les sexes, mais aussi " entre le capital et le travail ". Vieille utopie...
Plus moraliste qu'économiste, Julie-Victoire Daubié veut fonder l'économie politique sur le " devoir social... point de départ de toute émancipation ultérieure de la femme ".
Comédie inéditeSEn annexe le fac-similé du manuscrit de George Sand.