Écrit dans le feu de l'Histoire, Suite française dépeint presque en direct l'exode de juin 1940, qui brassa dans un désordre tragique des familles françaises de toute sorte, des plus huppées aux plus modestes. Avec bonheur, Irène Némirovsky traque les innombrables petites lâchetés et les fragiles élans de solidarité d'une population en déroute. Cocottes larguées par leur amant, grands bourgeois dégoûtés par la populace, blessés abandonnés dans des fermes engorgent les routes de France bombardées au hasard... Peu à peu l'ennemi prend possession d'un pays inerte et apeuré. Comme tant d'autres, le village de Bussy est alors contraint d'accueillir des troupes allemandes. Exacerbées par la présence de l'occupant, les tensions sociales et les frustrations des habitants se réveillent...
Roman bouleversant, intimiste, implacable, dévoilant avec une extraordinaire lucidité l'âme de chaque Français pendant l'Occupation, enrichi de notes et de la correspondance d'Irène Némirovsky, Suite française ressuscite d'une plume brillante et intuitive un pan à vif de notre mémoire.
Anne, une jeune fille de dix-sept ans, quitte sa province et sa tante tyrannique pour rejoindre sa mère, Éliane, qui vit à Paris. Ce que l'innocente Anne ignore, lorsqu'elle met pour la première fois les pieds au Willy's Bar, c'est qu'Éliane est une courtisane, un oiseau de nuit fascinant et insaisissable. Blessée par l'absence de sa mère, perdue dans ce monde nocturne effervescent dans lequel elle ne parvient pas à trouver sa place, Anne va trouver l'amour en la personne de Luc, un habitué du Willy's Bar. Mais le chemin vers le bonheur est semé d'embûches, et malgré son désir d'émancipation, Anne aura besoin de sa mère une dernière fois pour y accéder...
« Rien n'est plus amer que de voir de surhumains efforts donner si peu de bonheur. Il ne reste qu'une consolation possible : se dire qu'il n'y a pas de bonheur. »
Paru pour la première fois en 1938, ce roman aux ressorts stendhaliens raconte l'ascension sociale puis la chute d'un jeune ambitieux, Jean-Luc Daguerne, dont l'amour pour sa belle le mènera à sa perte. Sur cette trame éprouvée, Irène Némirovsky fait danser les mots avec humour et se joue brillamment des passions humaines et des cruautés du sort. Mais cette Proie doit pourtant beaucoup aux années 1930, à leur énergie tragique, à tous leurs espoirs brisés. C'est cette course folle vers le gouffre qui en fait sa modernité.
On redécouvre avec plaisir l'oeuvre d'Irène Némirovsky depuis la publication posthume de Suite française en 2004. Romancière très en vue du Paris des années 1930, Irène Némirovsky, née à Kiev en 1903, morte à Auschwitz, a été arrêtée le 13 juillet 1942 par la police française.
Irène Némirovsky, morte à Auschwitz en 1942, est l'auteur d'une oeuvre étonnante qui fait d'elle un des plus grands écrivains de l'entre-deux-guerres.
À la croisée des cultures juive, française et slave, cette romancière ne cesse de surprendre par sa modernité.
Comme la plupart de ses romans, Les Chiens et les Loups (1940) n'est pas étranger à son histoire personnelle. La douleur de l'exil (issue de la haute bourgeoisie, Irène Némirovsky fuit Kiev et la révolution d'Octobre avec sa famille avant de trouver refuge en France), le poids de la société et la fatalité du destin sont au centre de ce roman qui évoque l'amour insensé de deux jeunes gens, Ada, une artiste révoltée, et Harry, un riche banquier, les deux facettes d'une même personne.
Tragiquement attirés l'un vers l'autre, rien ne peut les réunir, si ce n'est le sentiment de leur propre perte.
Empreint de mélancolie, Les Chiens et les Loups est un texte bouleversant sur l'enfance et l'innocence perdues, un chef-d'oeuvre de la littérature, à découvrir ou à redécouvrir.
Qu'est-ce qui peut attirer la belle et sage Thérèse vers Bernard, ce rebelle un peu voyou, qui s'engage à dix-huit ans dès que la guerre éclate
Yves Harteloup est un rejeton déclassé de la grande bourgeoisie, meurtri par la guerre. En vacances sur la côte basque, il retrouve les matins radieux de son enfance et s'éprend de Denise, une femme mariée qui appartient à son milieu d'autrefois. Très vite, Denise l'aime et ne vit que pour lui. Mais à mesure que son amant se révèle mélancolique et fuyant, elle accepte, comme un passe-temps, la compagnie d'un autre homme et perd définitivement celui qu'elle aime. La perte de l'innocence et le goût amer du bonheur dans le Paris des années folles. Le premier roman, jamais réédité, d'Irène Némirovsky, qui n'avait que vingt-trois ans à sa publication, en 1926.