De Jurassic World à la série des Jurassic Park en passant par tous les remakes de Godzilla, le cinéma hollywoodien fait des dinosaures les superstars de ses blockbusters. Souvent terrifiants, toujours fascinants, ces représentants d'une nature fantasmée, resurgie pour réclamer ses droits sur la culture humaine, symbolisent la force sauvage de l'ordre naturel.
À partir de ce schéma, Anne Larue étudie les dinosaures du point de vue du genre : d'un côté les grands mâles carnassiers, de l'autre les inoffensives femelles herbivores, et partout des scénarios qui exaltent la culture du viol. Mais il y a la science-fiction féministe et sa fabrique de métaphores, créées pour convoquer la puissance femelle et préparer la revanche...
En 1984, Donna Haraway publie un texte appelé à faire couler beaucoup d'encre, le «Manifeste cyborg». ïan Larue revisite la figure de la cyborg en proposant une lecture des livres de science-fiction féministe cités à la fin du «Manifeste». Pour Haraway comme pour ïan Larue, il s'agit de sortir la SF des marges de la contre-culture et de prendre au sérieux son pouvoir transformateur et émancipateur, vecteur de nouvelles formes d'hybridations, tant technologiques qu'animales.