Après le beau récit biographique sur Armen Lubin, Hélène Gestern revient au roman avec cet énigmatique 555. Comme souvent chez l'autrice, le roman classique se double d'une enquête. Il s'agit ici d'une enquête sans enquêteur. Mais plutôt de la résolution d'une énigme qui nous tient en haleine jusqu'au bout. De quoi s'agit-il?? Dans 555, Hélène Gestern nous entraîne dans le monde de la musique, des musiciens, de la lutherie, avec une puissance qui lui appartient. C'est en défaisant la doublure d'un étui à violoncelle que Grégoire Coblence, associé d'un luthier, découvre une partition ancienne. Après l'avoir fait déchiffrer, il acquiert la certitude qu'elle a été écrite par Domenico Scarlatti, le plus illustre des compositeurs pour clavecin. Mais la partition disparaît. Cinq êtres, dont l'existence est intimement liée à l'oeuvre du musicien, se lancent alors à corps perdu à la recherche du précieux document, dans un contexte où vérité et mensonges, sincérité et faux-semblants ne cessent de se télescoper. de la plus troublante des façons. Mais comme toujours dans les romans d'Hélène Gestern, ces cinq hommes et femmes, au fil de la diabolique partie d'échecs à laquelle ils vont devoir prendre part, sont peu à peu amenés à questionner leur passé, leurs amours, leurs espérances et leurs erreurs, à la faveur d'une quête qui va bouleverser durablement leurs existences.
Scarlatti, compositeur génial aux 555 sonates, est le fil conducteur de ce roman «musical». Sa musique envoûtante en est la bande sonore. Et peu importe, finalement, de savoir s'il faut en ajouter une 556e.
Évoquer la guerre 39-45, c'est aussitôt faire surgir des images familières à la mémoire collective : l'Occupation, l'Exode, les camps, les bombardements... Mais questionner cette mémoire à travers les témoignages de femmes « ordinaires » c'est en faire émerger des visages plus intimes et toucher du doigt une vie quotidienne qui, en dépit des événements, de l'absence des pères et des maris, doit continuer.
Ce livre présente une sélection de témoignages inédits, déposés dans le fonds d'archives de l'Association pour l'autobiographie (APA), parfois écrits sur le vif, parfois reconstitués à partir de lettres et de journaux. On y découvrira le récit des bouleversements géographiques, qu'il s'agisse de fuir l'Alsace annexée, les bombardements en Normandie ou même l'Allemagne dans le sillage d'un père collaborateur ; les difficultés quotidiennes, à l'heure de se ravitailler, de poursuivre ses études ; les questionnements, la solitude, les espoirs et les engagements dans la lutte armée.
Certaines femmes, au bout de la route, verront leur mari arrêté, connaîtront la prison et la déportation... Leurs témoignages vibrants, mus par un désir ardent de transmission, sans impératifs littéraires ni souci de plaire. nous permettent d'apprécier les ressources de combativité qu'elles déploient, dans une entreprise de résilience quotidienne. Leur ténacité, leur intelligence, leur dignité, parfois même leur humour au milieu du drame, attestent qu'il existait mille et une manière de résister à ces années noires.