Réédition d'un texte de la grande autrice féministe Xavière Gauthier, qui a fondé la revue Sorcières en 1976, autour de la centrale nucléaire du Cotentin, dont elle est originaire, et les effets produit par la construction de ce bâtiment sur le territoire environnant. Enrichie d'une préface et d'une "lettre à Greta Thunberg", ce texte rappelle la nécessité d'articuler les discours féministe et antinucléaire à l'heure où les dirigeants et les lobbys nucléaires s'efforcent de réhabiliter l'atome et de faire construire de nouvelles centrales sur le territoire français.
Réchauffement climatique, écologie, #metoo et empowerment féminin sont au coeur de l'actualité.
La jeunesse de ce jeune millénaire s'est emparée de ces préoccupations majeures et a montré avec force et manifestations qu'elle ne voulait pas rester prisonnière de l'avenir dessiné par les générations précédentes.
L'écoféminisme, timidement né dans les années 1960, est aujourd'hui une lame de fond qui pourrait être la solution pour sauver la planète.
Ce manifeste propose 15 actions aux valeurs traditionnellement attribuées au féminin, qui adoptées par tous pourraient faire bouger les lignes.
Car la sauvegarde de la planète passera par l'écoéducation, le respect du vivant et le développement de valeurs portées par les hommes et les femmes...
Avec des conseils pratiques, des exemples concrets et des focus spécifiques.
Face à la crise climatique, Martine Delvaux choisit le combat, celui que mène la génération de sa fille. Voici un livre tissé de catastrophes, mais surtout d'espoir. Feu sacré des militant·e·s, bûchers où tant de femmes ont péri, feux follets, feux de forêt dévastateurs, rage incendiaire et feux de joie : certaines flammes nous détruisent, quand d'autres nous éclairent. Les pompières pyromanes qui habitent ce livre savent lesquelles entretenir amoureusement.
Partant d'une réflexion sur les sujets du développement, de l'écologie et du genre, Vandana Shiva démontre que le modèle occidental d'essor technologique et économique, présenté comme un futur souhaitable pour le monde entier, est en réalité un « mal-développement » fondé sur l'asservissement et l'exploitation des femmes et de la nature, et conduisant l'humanité sur la voie de l'autodestruction. Face à un tel système à la fois patriarcal et néocolonial, la seule issue possible de survie et de libération est celle de l'écologie, de l'harmonie, de la soutenabilité et de la diversité.
En s'inspirant des luttes paysannes en Inde et dans le tiers-monde, Vandana Shiva explore le rôle unique des femmes pour créer des alternatives et sauvegarder les ressources vitales de la nature.
2030. Dans un univers légèrement dystopique et pourtant terriblement familier, marqué par la course au profit, l'épuisement des ressources et la restriction des libertés, sept personnages tâchent de vivre leur vie. Lila et Mehdi élèvent leur bébé, Naëll, sous le regard malicieux du chat Archimède ; Parvati est venue d'Inde pour ses études ; Sandy fait le ménage dans les locaux de l'entreprise où Pierre travaille comme cadre. Un jour, Pierre commence à recevoir d'énigmatiques messages, signés d'un mystérieux logo en forme d'abeille. Lila décide de mener l'enquête. Elle atterrit alors chez les ReSisters, une communauté en rupture avec le système « capitaliste patriarcal néocolonial » où s'invente un mode de vie inspiré des idéaux écoféministes. Refusant le sacro-saint « progrès » sans pour autant aspirer à un « retour en arrière », les ReSisters explorent des idées, des rituels, des actions de désobéissance pour régénérer le monde à la lumière des enjeux contemporains. Tandis que Lila plonge dans cet espace parallèle, Pierre découvre la face cachée de notre système lors d'un voyage en Inde. Ces expériences vont bouleverser le quotidien de nos personnages. En toile de fond, une question : comment des personnes sans pouvoir ni argent peuvent-elles changer le monde et le rendre à nouveau désirable ? Entre quête initiatique et fiction philosophique, cette oeuvre chorale mêle narration, apports théoriques et illustrations foisonnantes pour présenter la richesse du mouvement écoféministe.
L'appel d'une militante africaine pour une justice climatiqueDepuis quelques années, la lutte pour le climat est portée par un mouvement de jeunes activistes comme Gretha Thunberg ou Camille Etienne. Vanessa Nakate, militante ougandaise, a pris place à leurs côtés.Son constat est simple : l'Afrique est l'un des continents qui souffre le plus du changement climatique alors qu'il n'est responsable que de 3 % des émissions de CO2. Malgré cela, il est peu entendu. C'est pourquoi cette jeune militante a décidé de s'engager au nom de l'Afrique. Parce qu'il y a urgence, et surtout, parce qu'il y a une injustice climatique criante.Dans ce manifeste aussi personnel que documenté, Vanessa Nakate raconte son combat en faveur de l'écologie, de l'éducation des filles et de l'antiracisme. Car la crise climatique, en plus de provoquer des inondations, d'allonger les périodes de sécheresse et de favoriser la montée des océans, creuse les inégalités.Tout le monde peut jouer un rôle dans cette lutte, aussi petit soit-il, peu importe son âge, sa classe sociale ou son pays d'origine. Pourquoi pas vous ?
Qu'avons-nous en commun de plus précieux à préserver si ce n'est la vie et l'habitabilité de cette planète ?
La pensée écoféministe dénonce la double oppression faite aux femmes et à la nature en pointant une origine commune : le patriarcat capitaliste.
Inédit sur le plan de l'analyse, en tant que « nouveau récit du monde », l'écoféminisme l'est aussi sur la forme, par ses manifestations dansées, joyeuses et profondément pacifistes.
- Pourquoi l'écoféminisme rencontre-t-il un tel écho aujourd'hui ?
- Quelles sont ses luttes emblématiques, ses valeurs, ses rôles modèles, ses modes d'action, ses lieux-culte ?
À travers cet ouvrage, magnifiquement illustré par Anna Maria Riccobono, Pascale d'Erm présente les « fondamentaux » de l'écoféminisme, ou plutôt des écoféminismes, car il semble que nous soyons nombreux·ses à être écoféministes sans le savoir...
Et c'est tant mieux, car l'écoféminisme n'est pas seulement « un autre récit possible » de notre capacité à habiter la Terre, c'est la plus belle façon de se réinventer un destin commun sur notre Terre/monde/maison.
En partant de la nature pour poser des questions sur l'existence, Kathleen Dean Moore, philosophe et naturaliste, nous offre la plus belle des réponses : l'amour de la vie pour elle-même. Parcourant l'Ouest américain, des côtes sauvages de l'Oregon aux rivages de l'Alaska, ce recueil s'appuie sur l'observation de phénomènes naturels pour nous replacer dans l'immensité du monde, mais aussi, tout simplement, auprès de nos proches. Avec respect, amour et délicatesse, chacun de ces brefs récits est l'occasion de se recentrer sur l'essence même des choses et de saisir la cristallisation de chacune de nos émotions pour mieux nous connaître nous-mêmes.
« Voir un lien entre la pollution de l'air, la biodiversité et la covid-19 relève du surréalisme, pas de la science ! », affirmait Luc Ferry en mars 2020, accusant les écologistes de « récupération politique ». Voilà un philosophe bien mal informé. Car, depuis les années 2000, des centaines de scientifiques tirent la sonnette d'alarme : les activités humaines, en précipitant l'effondrement de la biodiversité, ont créé les conditions d'une « épidémie de pandémies ».
C'est ce que montre cet essai, mobilisant de nombreux travaux et des entretiens inédits avec plus de soixante chercheurs du monde entier. En apportant enfin une vision d'ensemble, accessible à tous, Marie-Monique Robin contribue à dissiper le grand aveuglement collectif qui empêchait d'agir. Le constat est sans appel : la destruction des écosystèmes par la déforestation, l'urbanisation, l'agriculture industrielle et la globalisation économique menace directement la santé planétaire.
Cette destruction est à l'origine des « zoonoses », transmises par des animaux aux humains : d'Ébola à la covid-19, elles font partie des « nouvelles maladies émergentes » qui se multiplient, par des mécanismes clairement expliqués dans ce livre. Où on verra aussi comment, si rien n'est fait, d'autres pandémies, pires encore, suivront. Et pourquoi, plutôt que la course vaine aux vaccins ou le confinement chronique de la population, le seul antidote est la préservation de la biodiversité, impliquant d'en finir avec l'emprise délétère du modèle économique dominant sur les écosystèmes.
« Je m'appelle Françoise d'Eaubonne et j'ai inventé trois mots qui disent tout de ma vie : phallocrate, écoféminisme et sexocide. » Penseuse de génie, écrivaine prolifique et militante radicale, Françoise d'Eaubonne (1920-2005) a donné forme à elle seule, dès le milieu du xxe siècle, à tous les grands principes qui traversent le féminisme contemporain. Pourtant, malgré une reconnaissance internationale, elle est tombée dans l'oubli de la mémoire collective française.
Sous la plume d'Élise Thiébaut, l'intime et le politique se mêlent pour donner chair à une femme hors du commun. Un portrait passionnant et sans tabou, plus indispensable que jamais, qui éclaire à la fois le génie et les dimensions les plus subversives de cette pionnière de l'écoféminisme.
"La crise écologique planétaire a des racines philosophiques fortes : elle questionne nos habitudes, notre modèle de société, mais également notre système de croyances et nos représentations du monde. Comprendre les enjeux profonds de cette crise nous plonge dans l'histoire de nos représentations de la nature et de l'humain. À l'attentisme ambiant, l'auteure oppose l'élaboration collective d'un nouveau sol écophilosophique qui serve d'humus pour l'émergence d'une civilisation «soutenable»."
Le changement climatique s'est aggravé à tel point que les jeunes générations grandissent en sachant que la Terre ne sera plus habitable dans quelques décennies. Du moins plus pour tous. À cet état de la planète, une partie de la jeunesse répond par l'engagement et la lutte : le mouvement mondial qui vise à freiner le changement climatique est en marche avec, pour credo, un avenir équitable et vivable «pour tous». Naomi Klein brosse son portrait ici et là, nous informe sans relâche sur les réchauffeurs et partage ses outils politiques - parce qu'instaurer une véritable justice climatique et sociale requiert de «tout changer».
" Le sort des révolutions est lié à celui des femmes ! " Réédition du premier texte théorique de Françoise d'Eaubonne, intellectuelle et militante à l'origine du concept d'éco-féminisme, dont la pensée iconoclaste suscite en 2021 un fort regain d'intérêt. A la sortie du Deuxième Sexe, Françoise d'Eaubonne écrit à Simone de Beauvoir : " Vous êtes un génie, vous nous avez toutes vengées ! ". Pourtant l'essai est loin de faire l'unanimité.
Ses détracteurs sont nombreux et virulents, comme François Mauriac, qui voit dans ce livre " un danger pour l'individu, la nation et la littérature elle-même ". Françoise d'Eaubonne est alors une romancière de trente et un ans. C'est d'abord pour répliquer à ces critiques masculines et conservatrices qu'elle se lance dans un essai théorique. Bien décidée à défendre Le Deuxième Sexe, elle veut aussi avec Le Complexe de Diane faire la synthèse entre lutte des classes et lutte féministe, et entreprend de contrer les préjugés sexistes encore présents dans la psychanalyse et le communisme.
Convaincue que Marx n'est pas allé assez loin dans sa conception de la révolution prolétarienne, elle lui reproche de ne pas avoir remis en cause la structure de la famille, source d'inégalités flagrantes entre hommes et femmes. Chez Freud, elle remet en question la notion d' " envie du pénis ", attribuée aux femmes révoltées, et montre que leur refus de se soumettre à leur destin (le mariage et la maternité), loin d'être pathologique, relève d'une aspiration légitime.
Quant à leur supposé masochisme, sur lequel les adeptes de la psychanalyse s'étendent beaucoup pour expliquer leur soumission ou, même, leur infériorité, elle le conteste avec ferveur. S'appuyant sur la figure mythologique de Diane chasseresse, elle affirme que la nature féminine est une construction sociale qui tend à justifier la domination masculine en vertu d'un patriarcat nécessaire et éternel.
Elle se penche sur des modèles alternatifs, hérités de sociétés matriarcales archaïques et se montre d'une modernité remarquable lorsqu'elle se penche sur le concept d'éros féminin, absent du livre de Simone de Beauvoir. Les conclusions de son ouvrage mettent l'accent sur une bisexualité originelle de tous les individus, et annoncent ses livres et ses combats futurs, qu'ils soient féministes, écologistes ou libertaires.
« Il y a maintenant presque huit ans, je me suis retrouvée de façon inattendue éperdument amoureuse d'une chienne rouge piment que j'ai appelée Cayenne. » C'est en partant des gestes les plus ordinaires du quotidien et non pas de grands principes que Donna Haraway nous invite à penser notre relation aux espèces compagnes. Ces espèces avec lesquelles nous « partageons le pain », depuis les micro-organismes qui nous peuplent jusqu'aux animaux de compagnie. Cet enchevêtrement nous conduit auprès de bouledogues français à Paris, à des projets concernant les prisonniers du Midwest, à des analyses coûts-bénéfices dans la culture marchande autour des chiens, à des souris de laboratoire et des projets de recherche en génétique, sur des terrains de baseball et d'agility, auprès de baleines munies de caméras au large de l'Alaska, sur des sites industriels d'élevage de poulets, etc.
Il s'agit ici non pas de domestication, de contrôle ou de rachat de la dette mais de contact. Quelle est la valeur ajoutée du contact ? Que nous apprennent à sentir et à faire les « zones de contact » ? Loin de tout retour romantique à une rencontre sauvage, dénuée d'intérêts et de contamination biopolitique, prendre soin du contact entre espèces « entraîne » à un perpétuel zigzag entre ce qui nous affecte, nous rattache, nous rend interdépendants, simultanément robustes et vulnérables.
Les mouvements écologiques dans leur ensemble ont du mal à intégrer la question des minorités et notamment des minorités sexuelles. Certains adoptent même des discours ouvertement LGBTQIphobes, sur la PMA et la transidentité par exemple, qui les rapprochent des positions les plus réactionnaires. Nous plongeant dans les courants de pensées socialistes anglais du XIXe siècle, Cy Lecerf Maulpoix, journaliste engagé dans les luttes LGBTQI et dans les luttes pour la justice climatique, part à la recherche d'une histoire ignorée, celle des espaces, lieux et communautés dans lesquelles ont été expérimentées des modes de vies minoritaires qui sont autant de ressources pour aujourd'hui.
La réécriture à trois mains (une philosophe, un artiste et une anthropologue) d'une nouvelle d'Edgar Poe revisitée de manière écoféministe. Ce court volume, le premier d'une série, est préfacé par Émilie Hache, qui avait déjà supervisé l'anthologie écoféministe «Reclaim» aux éditions Cambourakis.
Longtemps resté méconnu en France, l'écoféminisme s'y enracine depuis quelques années, suite aux bouleversements sociaux et environnementaux. Ce mouvement porté par des femmes et des hommes engagé·e·s s'inscrit aujourd'hui pleinement dans l'actualité. C'est cette énergie et cet horizon des possibles que Solène Ducrétot et Alice Jehan, cofondatrices du collectif Les Engraineuses et organisatrices du festival écoféministe Après la pluie, ont voulu recueillir en réunissant dans cet ouvrage les plumes d'une soixantaine d'intervenant·e·s. Tou·te·s témoignent de la diversité des pratiques écoféministes qui sont autant de moyens d'action, élaborés à partir des réflexions, des grilles d'analyse et des expériences de vie, pour agir ensemble et changer notre rapport au monde.
? Le terreau de l'écoféminisme. D'où viennent les racines du mouvement ?
? À la lisière du climat, de l'égalité et de la justice sociale. Quelle place ont les femmes face au changement climatique ?
? Essaimer le pouvoir-du-dedans. Sur quel système de valeurs peut-on construire un modèle de société écoféministe ?
? L'occupation des territoires, un sujet en friche. Quels liens entretiennent les femmes avec la terre, d'un point de vue géographique, agricole et urbain ?
? Briser la glace du care et du self-care. Pourquoi les femmes sont-elles les premières à prendre soin de leur entourage ?
? La magie des vieilles branches et des rameaux. Comment se traduit la spiritualité dans l'écoféminisme, des sorcières d'autrefois aux pratiques actuelles ?
? Un leadership grandeur nature. Comment redéfinir le leadership pour qu'il soit plus respectueux de la planète et de ses humains ?
Est-il possible de créer un nouvel internationalisme, sous la bannière du féminisme et de l'écologie ? La quête d'identité et de différence peut-elle être une plate-forme de résistance à la violence de la mondialisation de l'économie ? Deux femmes, confrontées aux mêmes questions fondamentales sur le sort des générations futures et de la survie de notre planète, l'une avec le regard venant du Sud, l'autre vivant " au coeur de la bête " dans le Nord, se démarquent radicalement de la pensée unique.
La COP 21 a suscité un regain d'intérêt en France pour l'écoféminisme. Ce mouvement né dans les années 1980 dans les pays anglo-saxons et dans les Suds (Inde, Afrique, Amérique Latine...) a été initié par de nombreuses femmes qui ont fait le lien entre l'exploitation des ressources naturelles et l'exploitation qu'elles subissaient en tant que femmes. Cette prise de conscience a donné lieu à des actions et à des textes « écoféministes ».
Cette anthologie proposée par la philosophe Emilie Hache, permet de découvrir des textes inédits des principales figures de ce mouvement : Vandana Shiva, Starhawk et bien d'autres...
Les crises environnementales sont aussi des crises humanitaires. Les changements climatiques, la pollution, les catastrophes ont des effets directs sur les populations et quand un drame survient, il ne suffit pas d'arrêter les déversements et d'éteindre les feux. Il faut aussi réparer, nourrir, prendre soin, des gestes de l'ombre qui incombent traditionnellement aux femmes. Aussi, les périodes de crises politiques, de famines, de pauvreté, les grandes transformations sociales peuvent être des périodes de grande violence et d'augmentation des injustices. Il y a une urgence écoféministe. Les auteures de ce livre pensent que l'écoféminisme est une clé importante pour comprendre le monde actuel et espérer le préserver. Si on connaît peu les écoféministes, elles sont pourtant partout dans les mouvements pour la démocratie directe, pour la convergence des luttes, altermondialistes, anticapitalistes, militantes de la transition et féministes de la troisième vague, partout dans les quartiers, les maisons, les organismes où l'on cherche à prendre soin du monde localement.
Ce livre veut faire apparaître l'écoféminisme d'aujourd'hui. Pour ce faire, il donne la parole à des auteures aux engagements très différents les uns des autres. Elles s'intéressent, en effet, à des sujets variés comme l'organisation locale démocratique, la décolonisation, la résistance aux grands projets d'exploitation des ressources, les droits des animaux, la crise de la reproduction, la place des femmes dans le retour à la terre, la financiarisation du vivant, etc. Toutes sont mues par l'urgence de préserver les conditions de vie sur Terre. Et pensent que nous n'y arriverons pas sans rompre radicalement avec l'idéologie de domination, l'attitude de maîtres et de propriétaires qui caractérise le rapport des humains avec la nature.
Dans une série d'entretiens avec l'icône altermondialiste Vandana Shiva, Lionel Astruc nous livre le regard que porte cette femme combative sur les problématiques du monde contemporain. Elle nous amène ainsi à comprendre pleinement les enjeux actuels, tels que le maintien de la paix et de la démocratie, la souveraineté alimentaire et la préservation des ressources, l'écoféminisme ou encore la liberté des semences agricoles. Elle nous invite à leur faire face et à s'organiser pour identifier des points de basculement qui ne dépendent que de nous.
À travers un va-et-vient entre les enjeux planétaires actuels et sa biographie romanesque, Vandana Shiva défend des causes profondément ancrées dans son histoire personnelle et qui touchent l'ensemble de l'humanité. Paix, démocratie et capacité à se mobiliser sont des valeurs fortes pour cette femme qui érige la non-violence en règle suprême : ses campagnes pour une «démocratie de la terre» mettent en exergue les liens entre écologie et démocratie, ses travaux de recherche sont participatifs (les paysans jouent le rôle d'experts), ses mobilisations ont pour point de départ la désobéissance civile, les grands soulèvements populaires et la pédagogie par l'exemple. Elle ne cesse de voyager pour encourager les mouvements citoyens actuels, qui prônent une révolution par le bas : ils prolongent la pensée de Gandhi qui a inspiré tout le parcours de cette résistante.
La liberté des semences est un autre des combats qu'elle mène depuis de très nombreuses années. Partie seule à pied sur les chemins de l'Inde à la fin des années 1980 en quête de semences menacées, Vandana Shiva en est revenue à la tête d'un cortège de cinq cent mille paysans et d'un réseau de cent onze banques de graines. Elle analyse en profondeur les techniques de lobbying appliquées par les multinationales, la mécanique des brevets, ses conséquences et les solutions apportées. Elle appelle à la désobéissance et oeuvre pour la souveraineté alimentaire et la protection des ressources.
Car, bien qu'alarmés par la perte de souveraineté alimentaire des pays du Sud, les Occidentaux ne réalisent pas que leur propre approvisionnement est menacé à moyen voire à court terme. Dans certains pays, la pression sur les ressources (minerais, eau, bois.) s'est déjà muée en conflit des matières premières. Le retour à une production locale et à une distribution en circuits courts est au coeur des solutions proposées par Vandana Shiva.
L'écoféminisme, enfin, est l'un de ses fers de lance. Fille d'une pionnière du féminisme, elle considère que le rapprochement des genres est un levier essentiel et incontournable pour remédier à la crise écologique. Elle rappelle que les principes de durabilité et de préservation de la vie, qui font tant défaut aujourd'hui, sont inscrits dans la nature même des femmes et elle analyse le lien profond qui les unit à la biodiversité.
Qui nourrit l'humanité ? 70 % des aliments que nous consommons proviennent des petits exploitants, qui travaillent sur des parcelles de taille modeste, soucieux d'assurer la continuité avec des traditions anciennes, en harmonie avec la nature. Vandana Shiva nous démontre comment cette agriculture, le plus souvent portée par des femmes, respectueuse de l'économie de la nature, produit de la nourriture de meilleure qualité en abondance et préserve la santé et le bien-être des communautés.
La Conférence des Nations-Unies sur les changements climatiques de décembre 2015 (COP 21) a réuni dans un même lieu les représentants des États et une société civile mondiale habitée par l'urgence de penser et d'agir pour la sauvegarde de la planète. L'Alliance des femmes pour la démocratie y a proposé une conférence pour mettre en lumière l'importance du rôle des femmes dans l'invention de solutions et pour envisager avec Antoinette Fouque « une écologie humaine ».
Les femmes sont les gestatrices de l'espèce en devenir. Leur corps est le premier environnement de l'être humain, avait avancé la co-fondatrice du Mouvement de libération des femmes au Sommet de la Terre de Rio, en 1992. Si ce corps est maltraité, pollué, détruit, toute l'humanité est atteinte. Prendre en considération les besoins des femmes, compter sur leur compétence du côté de la pulsion de vie est la condition de toute dynamique de développement durable et de démocratisation.
« Si on accepte le fait que le corps, la chair des femmes, soit le premier environnement où se forme, se crée et grandit l'être humain et si on reconnaît aux femmes leur statut d'anthropocultrices, alors, entre le contrat social et le contrat naturel que nous proposent les écologistes, on pourra situer le contrat humain. » A.F. Qui êtes-vous, Antoinette Fouque ? Bourin Éditeur, 2009 Avec : Barbara Glowczewski, anthropologue (CNRS), Chantal Chawaf, écrivaine, Rosiska Darcy de Oliveira, écrivaine, organisatrice de Planeta Femea (Sommet de la Terre, 1992), Alain Touraine, sociologue et Michelle Orengo de l'Alliance des Femmes pour la Démocratie.
Également dans ce volume le discours de Ségolène Royal, Ministre de l'Écologie, du développement durable et de l'énergie, lors de l'ouverture de la Journée officielle du 8 décembre 2015 « Femmes et climat », ainsi que des textes d'Antoinette Fouque qui sont le contexte de ce livre.
"Et la planète mise au féminin reverdirait pour tous !".
Écrivaine libertaire et prolifique, militante chevronnée, pionnière du mouvement féministe et de la décroissance, Françoise d'Eaubonne (1920-2005) est à l'origine du concept d'écoféminisme. L'oppression patriarcale des femmes et l'exploitation capitaliste de la planète découleraient des mêmes mécanismes de domination et doivent donc être combattues ensemble.
Incompris voire tourné en dérision en France, son projet de muter vers une société autogestionnaire, fondée sur l'égalité des sexes, des peuples et la préservation de la nature fait largement écho aux idéaux de la décroissance.
Caroline Golbldum nous montre la pertinence et l'actualité des idées et modes d'action écoféministes dans un contexte d'urgence climatique.